François Hollande s'installera à l'Elysée le 15 mai

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  920  mots
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La passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande aura lieu le mardi 15 mai. Pour le début de son quinquennat et d'après la feuille de route qu'il s'était fixé le 4 avril dernier, le nouveau président doit maintenant se préparer à un programme particulièrement dense en France comme à l'étranger.

A peine élu, François Hollande va faire face à un calendrier pour le moins chargé tant sur le plan de la politique intérieure que sur la scène internationale. Contrairement à François Mitterrand en 1981, le nouveau président ne profitera d'ailleurs pas « d'état de grâce », a estimé lundi le député socialiste Michel Sapin sur Canal +. "Les Français ne sont pas là pour nous voir en train de nous réjouir, ils sont là pour nous voir en train de travailler", a résumé l'ancien ministre des Finances.

Interrogé sur l'antenne d'Europe 1 concernant le programme de ce début de semaine du nouveau président, Manuel Valls a indiqué qu'il allait préparer différents « rendez-vous internationaux », avec notamment une rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel ainsi que les sommets du G8 et de l'OTAN, "où François Hollande annoncera le retrait des troupes françaises d'Afghanistan d'ici la fin de l'année".

Au sujet de la date choisie pour la passation de pouvoirs, cela dépendra "des discussions qui auront lieu entre Nicolas Sarkozy et François Hollande", a déclaré Manuel Valls. "François Hollande ne souhaite pas que l'on précipite le calendrier. Il est respectueux et du président de la République sortant et des institutions. Si c'est prévu pour le début de la semaine prochaine, cela doit être respecté", a-t-il ajouté.

Conformément à la feuille de route de la première année de son quinquennat qu'il avait présentée le 4 avril dernier, voici les principales mesures que François Hollande entend prendre lors des 100 premiers jours de son quinquennat :

De l'investiture au 29 juin 2012:

Politique intérieure:

>Réduction de 30% de la rémunération du chef de l'Etat et des membres du gouvernement
>Signature d'une "charte de déontologie et publication des déclarations d'intérêts par les membres du gouvernement" et des cabinets
>Augmentation de 25% de l'allocation de rentrée scolaire (par décret)
>Blocage pour 3 mois des prix des carburants (par décret)
>Mise en place d'une caution solidaire pour permettre aux jeunes d'accéder à la location (par décret)
>Garantie pour l'épargne défiscalisée (livret A et livret d'épargne industrie, successeur du Livret de développement durable) d'une rémunération supérieure à l'inflation et doublement de leur plafond, pour mieux financer le logement social, développer les PME et l'innovation
>Abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers
>Droit de partir en retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ans et cotisé 41 annuités (par décret)
>Fixation d'un éventail maximal de 1 à 20 des rémunérations dans les entreprises publiques (par décret)
>Circulaire sur la lutte contre les "délits de faciès" lors des contrôles d'identité
>"Gel conservatoire d'une partie des dépenses" dans l'attente du rapport de la Cour des comptes sur les finances publiques (publié fin juin)
>Arrêt de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et lancement du "Projet de refondation et de modernisation de l'action publique".

Sur la scène internationale:

>Envoi, à tous les chefs d'Etat et de gouvernement, d'un mémorandum "proposant un Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance pour modifier et compléter le Traité de stabilité et réorienter la construction européenne vers la croissance - dès fin mai, en vue du Conseil européen des 28 et 29 juin"
>Annonce aux partenaires de l'Otan du retrait des troupes d'Afghanistan d'ici fin 2012 lors du G8 à Camp David les 18-19 mai et lors du Sommet de l'OTAN à Chicago, 20-21 mai

Un calendrier chargé pour le Parlement

Du 3 juillet au 2 août s'ouvrira une session extraordinaire du Parlement. A l'ordre du jour des débats:

>Présentation au Parlement, avant transmission à la Commission européenne de Bruxelles, du programme de stabilité et du projet de loi de programmation pluriannuelle des finances publiques, fixant la trajectoire de retour à l'équilibre budgétaire en 2017
>Réforme fiscale (loi de finances rectificative) : plafonnement et suppression de niches fiscales, modulation de l'impôt sur les sociétés au bénéfice des PME et entreprises réinvestissant leurs bénéfices, surtaxe sur les banques et les sociétés pétrolières, retour au barème de l'ISF, suppression de l'exonération sur les grosses successions, taxation des revenus du travail comme ceux du capital, tranche d'imposition à 75% au dessus de 1 million d'euros
>Suppression de la "TVA Sarkozy" (loi de financement de la sécurité sociale rectificative)
>Loi d'assainissement des activités bancaires : séparation des activités de dépôt et des activités spéculatives, lutte contre les produits toxiques et les paradis fiscaux
>Lancement des principaux chantiers sociaux du quinquennat lors d'une Conférence nationale pour la croissance et l'emploi avec notamment pour priorités: emploi des jeunes et des seniors, encadrement des licenciements boursiers, sécurisation des parcours, lutte contre la précarité, égalité salariale et professionnelle
>Lancement du débat national sur la transition énergétique préalable à la loi de programmation, avec notamment "plan massif" de rénovation thermique des logements
>Réexamen de la rentrée scolaire, notamment les Rased (enseignants spécialisés dans la grande difficulté scolaire), recrutement (dans les 60.000 postes prévus) d'assistants d'éducation, de personnels d'encadrement; mesures d'urgence pour compléter la formation pratique des professeurs néo-titulaires