Le gouvernement ramène la prévision de croissance à 0,3% en 2012 et 1,2% en 2013

Par latribune.fr (avec agences)  |   |  353  mots
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Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé mardi que le gouvernement ramenait ses prévisions de croissance à 0,3% en 2012, contre 0,7% prévu par l'équipe de François Fillon, lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale. Il a toutefois confirmé l'objectif de 4,5% de déficit public cette année et le retour à l'équilibre budgétaire en 2017.

"Nous avions anticipé pendant la campagne la faiblesse de la croissance en 2012: estimée à 0,7% par le précédent gouvernement, elle sera en réalité de 0,3%", a déclaré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale. Cette nouvelle prévision est cependant légèrement en retrait par rapport à celle du programme économique du candidat François Hollande, qui était bâti sur une hypothèse de croissance de 0,4% en 2012. L'Insee a par ailleurs confirmé la semaine dernière une croissance nulle au premier semestre.

Le gouvernement a donc finalement retenu une estimation plus prudente encore que celle de l'Insee, qui tablait la semaine dernière sur 0,4%. Cette nouvelle prévision est très en retrait aussi sur celles d'organisations internationales comme l'OCDE (+0,6%) et le FMI (+0,5%).

Pour 2013, "la prudence et la sincérité nous conduisent à anticiper une croissance de l'ordre de 1,2%", contre 1,7% attendu, a enchaîné Jean-Marc Ayrault. Cette révision avait été anticipée dès dimanche par le ministre de l'Economie Pierre Moscovici qui avait parlé pour 2012 de 0,4%, "ou même un chiffre plus prudent encore", et d'une fourchette de 1% à 1,3% pour 2013.

Malgré cette révision à la baisse des prévisions macroéconomiques, le Premier ministre a toutefois confirmé l'objectif d'un retour à l'équilibre budgétaire en 2017, passant par une réduction du déficit public à 4,5% du PIB cette année. "Oui, la maîtrise des dépenses publiques est indispensable. Mais elle ne sera pas suffisante. De nouvelles recettes fiscales seront mobilisées", a-t-il déclaré. Il a ajouté que le gouvernement entendait "solliciter d'abord ceux qui jusqu'ici ont été exonérés de l'effort collectif", visant les "contribuables aisés" et les "grandes entreprises". "L'ensemble de notre stratégie sera fixée dans le cadre d'une loi de programmation des dépenses publiques, qui couvrira les cinq années de cette législature", a souligné le chef du gouvernement. "Cette loi nous engagera sur un retour à l'équilibre à l'horizon 2017", a-t-il réaffirmé, "en faisant la part des efforts demandés à chacun: Etat, sécurité sociale et collectivités locales".