Ces retraités encore actifs pour éviter la pauvreté

Par Sophie Péters  |   |  364  mots
Copyright Reuters
Les travailleurs (es) aux cheveux grisonnants jouent les prolongations pour conserver leur niveau de vie et ne pas tomber dans les arcanes de la pauvreté. Selon l'Enquête Revenus fiscaux et sociaux de l'Insee, la hausse de la pauvreté n'épargne plus les retraités.

Plus fortes contributions à la hausse de la pauvreté, outre les enfants : les retraités. Selon l'enquête Insee, le niveau de vie médian des retraités diminue de 1,1% et leur taux de pauvreté progresse de 0,3 point pour s'établir à 10,2% : dans la majorité des régimes de retraite, la revalorisation des pensions a été inférieure à la hausse des prix et la diminution des taux de rendements des placements financiers usuels a bridé les revenus financiers des retraités. Résultat : ils n'échappent plus au seuil de pauvreté qui correspond à 60% du niveau de vie médian de la population et s'établit à 964 euros mensuels en 2010. Plus de 10% des retraités, dont majoritairement des femmes vivant seules, perçoivent une pension inférieure à 600 euros par mois, bien en dessous du seuil de pauvreté. Conséquence : nombreux sont les retraités qui cherchent désormais à « améliorer leur ordinaire ».

Petits boulots

Selon un rapport de l'IGAS (Inspection Générale des affaires sociales) 500 000 retraités sur un montant de 15 millions travaillent tout en touchant leur pension. Un chiffre qui a presque triplé en en six ans passant de 120 000 en 2005 à 310 000 en 2011 pour le régime général des salariés du privé. Une augmentation favorisée par l'évolution de la loi qui permet depuis 2009 de cumuler intégralement une pension et un revenu d'activité. Bien évidemment aussi par la crise et au spectre de la pauvreté. Mais pas seulement : l'augmentation des divorces des plus de 60 ans a crû de 28% chez les femmes et de 39% chez les hommes en dix ans. Les jeunes retraités entre 55 et 65 ans n'hésitent donc plus à proposer leurs services aux particuliers (gardes d'enfants, ménage, jardinage ou bricolage). Ils viennent petit à petit remplacer les profils habituels des seniors plus désireux de rester actifs que soucieux de joindre les deux bouts. Ce phénomène, qui s'observe au travers des sites d'emplois spécialisés dans les seniors, échappe encore aux statistiques. Pour l'IGAS, le portrait robot du retraité actif est un homme de moins de 65 ans aux revenus élevés (160 000 euros en moyenne de pension) qui exerce une activité à temps partiel souvent chez le même employeur qu'auparavant.