Salaires à l'embauche : des DRH prêts à négocier ?

Par Sophie Péters  |   |  309  mots
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Parfois différés pendant l'été, bon nombre de processus d'embauches reprennent. Dans quel état d'esprit sont les entreprises qui recrutent ?

En cette période économique toujours complexe, les entreprises envisagent-elles une possible négociation quant au salaire proposé? Le recruteur spécialisé Robert Half a consulté 200 directeurs des Ressources Humaines français. Verdict : si 44% déclarent ne pas changer d'attitude par rapport à 2011, 38% se disent un peu plus enclins à une négociation qu'en 2011, pour capter les meilleurs candidats.
Les avantages non-financiers comme des horaires de travail flexibles ou des congés supplémentaires sont-ils des arguments efficaces? «Parfois» pour 64% des DRH consultés, «très» pour 12,5%. Un avis contraire prévaut chez 5,5% des DRH qui déclarent ces arguments plutôt inefficaces et 13% «parfois». Preuve que si négociation il y a, celle-ci a de fortes chances de porter plus sur des aspects qui ne se traduisent pas en espèces sonnantes et trébuchantes. Des avantages que Olivier Gélis, directeur général de Robert Half International France, estiment «pouvoir faire la différence, en facilitant la vie (travail à domicile, horaires flexibles, voiture de fonction, smartphones, ordinateurs portables) tout en permettant un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle».
Mais avec ce type de posture, les recruteurs se retrouvent confrontés au risque de perdre leur recrue potentielle en cas de désaccord. D'autant que, comme le souligne Olivier Gélis : «le salaire d'embauche est déterminant! Inutile pour un candidat de penser rattraper très rapidement un salaire sous-évalué à l'embauche».
Cette négociation échoue-t-elle souvent? Dans quelle mesure les entreprises perdent-elles un salarié ou un candidat, en raison de l'impossibilité de répondre à ses attentes salariales? Cela arrive «parfois» déclarent 59% des DRH. Pour un tiers, cela est rare : «plutôt rare» pour 26% et pour 6,5% «très rare». Mais ils sont tout de même 8,5% à déclarer «fréquent» que leur entreprise perde un salarié ou candidat en raison de l'impossibilité de répondre à ses attentes salariales.