PSA : Montebourg donne rendez-vous aux syndicats

Par latribune.fr  |   |  539  mots
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Arnaud Montebourg est arrivé samedi au Mondial de l'Automobile, au volant d'une Zoe, la voiture électrique de Renault dont il ne se sépare plus depuis le Conseil des ministres de mercredi.

Il était attendu de pieds fermes par les salariés de l'usine PSA d'Aulnay pour manifester contre le vaste plan de restructuration du constructeur français qui prévoit 8.000 suppressions de postes en France. Le président François Hollande a promis le 20 septembre dernier une négociation tripartite "direction-syndicats-Etat" sur l'avenir du site d'Aulnay-sous-Bois et celui de Rennes, où 1.400 emplois sont menacés.

"J'ai des informations à leur donner, que je vais leur donner."

"J'ai déjà rencontré l'intersyndicale à plusieurs reprises, c'est un dossier pour nous sensible, difficile, donc je vais les revoir", a déclaré Arnaud Montebourg à son arrivée. Il a confirmé aux organisations syndicales présentes sur le salon que la réunion tripartite sera bien organisé le 25 octobre et confirme la présence du patron de PSA, Philippe Varin, d'accord pour s'asseoir à la table des négociations.

Au delà, Arnaud Montebourg a prédisé ses intentions: "Notre souhait est d'engager une négociation au plus haut niveau: Michel Sapin (le ministre du Travail, ndlr) et moi-même piloterons cette négociation tripartite avec M. (Philippe) Varin, le président du groupe PSA, et chacun des syndicats représentatifs" a-t-il  expliqué à l'issue d'une réunion avec l'intersyndicale de PSA Aulnay. "Pour nous, l'objectif, c'est de reformater, de rediscuter, le plan social", qui prévoit au total la suppression de 8.000 postes, a dit le ministre qui s'adressait à un groupe de salariés d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en dehors de l'enceinte du salon. "Nous voulons également engager Peugeot dans un processus de relance, de reconquête et de remontée", a poursuivi le ministre.

La réunion de plus d'une heure et demie avec les syndicats a donné lieu à l'annonce de deux autres réunions tripartites début novembre centrées sur les usines d'Aulnay qui doit être fermée (et 3.000 emplois supprimés), et celle de Rennes (Ille-et-Vilaine, 1.400 emplois menacés).

La réunion sur Rennes aura lieu au cours de la première semaine de novembre à une date encore non précisée, et celle d'Aulnay le 8 novembre, selon les représentants syndicaux présents à la réunion. Au côté du ministre, Tanja Sussest, déléguée du SIA (syndicat maison), principale organisation de PSA Aulnay, a exprimé sa satisfaction que l'ensemble du volet social du plan de restructuration soit abordé au cours des négociations. Elle a retiré le "carton rouge" symbolique que cette organisation avait adressé à M. Montebourg lors d'une manifestation samedi dernier au Salon. Le ministre ne s'y était pas rendu comme le pensaient les syndicats. En revanche, le délégué CGT de PSA Aulnay, Jean-Pierre Mercier, a regretté que les négociations interviennent "trop tard", alors qu'une telle réunion tripartite, dont le principe avait reçu le soutien du président François Hollande il y a deux semaines, était attendue pour la mi-octobre, selon les syndicats.

Arrêt de la production

Réclamant la "suspension" du plan social, ce que le gouvernement refuse, il a rappelé qu'était prévu mardi matin devant le salon automobile un rassemblement d'un millier de manifestants, selon les estimations des syndicats, non seulement de PSA, mais aussi d'autres groupes connaissant ou ayant connu des difficultés sociales comme Arcelor Mittal, Goodyear, Continental etc...