Le PS en congrès va (sur) jouer l'unité derrière Jean-Marc Ayrault

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  549  mots
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Le 76 congrès du Parti socialiste s'ouvre cet après-midi à Toulouse. Harlem Désir, nouveau Premier secrétaire, va veiller à afficher l'unité de tout le parti au moment où le gouvernement Ayrault connaît des turbulences.

Le 76è congrès du Parti socialiste ouvre ses portes ce vendredi à Toulouse. Le premier depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée, avec le souci pour les digigeants d'afficher leur unité et leur cohésion en cette période de fortes turbulences pour le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Les travaux, qui vont durer jusqu'à dimanche, s'ouvrent cet après-midi avec les interventions du président du SPD allemand, Sigmar Gabriel, le chef de la gauche italienne, Pier Luigi Bersani, suivis de Ségolène Royal, en tant que représentante de l'Internationale socialiste et Jean-Christophe Cambadélis, nouveau vice-président du Parti socialiste européen.
Voulant éviter à tout prix des tractations de dernière minute lors de leur rassemblement, le nouveau premier secrétaire du PS, Harlem Désir qui a succédé à Martine Aubry, repliée - pour l'instant -  sur sa mairie de Lille, est parvenu à dégager, juste avant le congrès, un accord sur la répartition des sièges au Conseil national (le "parlement" du parti) pour les différentes sensibilités qui s'étaient rassemblées autour de sa motion ou ligne d'orientation politique, à vocation majoritaire.


204 délégués à élir  au Conseil national

Sur les 204 sièges que les délégués du congrès éliront dimanche, 143 reviennent à sa motion, largement majoritaire.
La "bande des quatre", désignant les poids lourds du gouvernement signataires de cette motion, Manuel Valls, Stéphane Le Foll, Vincent Peillon, Pierre Moscovici, auxquels s'ajoute l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, disposera de 82 sièges.
Cette sensibilité est désignée aussi comme celle des "hollandais", à savoir les éléments les plus proches (historiquement ou ralliés à partir de la primaire) de François Hollande, qui a été premier secrétaire du PS pendant onze ans, jusqu'en 2008.
Les "aubrystes" regroupant les fidèles de l'ancienne Première secrétaire, les proches de Laurent Fabius, et ceux d'Arnaud Montebourg obtiennent 40 sièges tandis que ceux de Benoît Hamon, proches de l'aile gauche du parti, obtiennent 21 sièges.


Afficher l'unité

Harlem Désir voulait que l'accord "soit derrière nous pour que le congrès soit tourné vers les Français", a souligné auprès de l'AFP le porte-parole du PS, David Assouline. Cela permettra d'avoir un congrès dans un "climat apaisé" car "il y avait un gros enjeu", a-t-il relevé.
Trois autres motions disposeront de sièges proportionnellement aux résultats obtenus lors du vote des militants le 11 octobre, dont celle d'Emmanuel Maurel, représentant de l'aile gauche, arrivée en deuxième position, qui aura 27 sièges. Les deux autres, 24 et 10.
De ce fait, le Conseil national (quelque 300 membres) sera "assez hétérogène et morcelé", ce qui obligera Harlem Désir à "rassembler autour d'objectifs de travail", autrement dit à construire des majorités, a convenu un haut responsable.
Au lendemain du duel télévisé Copé-Fillon pour la présidence de l'UMP, tous plaçaient ce congrès sous le signe de "l'unité", du "combat" et de "l'offensive contre tous les conservatismes", Emmanuel Maurel parlant d'un moment de "mobilisation contre la droite et l'extrême droite". Il s'agira certainement aussi d'afficher, au moins en façade, un « tous derrière Ayrault », à l'heure où le gouvernement est taxé d'amateurisme.