La RATP épinglée pour le marché des trains du RER A

Par latribune.fr  |   |  345  mots
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Les magistrats incriminent la direction de la Régie autonome des transports parisiens qui n'a pas suffisamment ouvert le marché des trains du RER A à la concurrence.

C'est un rapport cinglant que la Cour des Comptes vient de remettre au ministère des Transports. D'après des extraits que Le Monde vient de publier sur son site internet, les magistrats mettent en cause les conditions d'attribution du marché du RER A en 2009 par la RATP.

La Cour reproche à la direction de la Régie dirigée par Pierre Mongin de ne pas avoir faire jouer la concurrence pour conclure ce marché de 2 milliards d'euros pour 65 trains. Ils estiment que les critères de l'appel d'offre étaient tels que seul Alstom, allié au canadien Bombardier, pouvait répondre. Ainsi, la RATP souhaitait des trains qui se rapprochaient le plus du matériel déjà en usage sur la ligne. Par ailleurs, la direction aurait présenté «des coûts prévisionnels très inférieurs à l'estimation réelle (...) en toute connaissance de cause», écrivent les magistrats de la rue Cambon. Ainsi, le coût prévisionnel établissait un prix de 20 millions d'euros par train. Un prix qui ne reposait sur aucune donnée statistique d'après la Cour.

La région trompée

Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, relève également que la RATP a leurré le Syndicat des transports d'Ile-de-France, dirigé par Jean-Paul Huchon, qui s'était engagé à financer cet investissement à hauteur de 650 millions d'euros. Par la suite, M. Huchon, par ailleurs président de la région, a refusé d'aller au-delà de ses engagements initiaux.

Au final, il n'y a eu aucune offre alternative à l'offre d'Alstom-Bombardier, et le coût par train s'est élevé à 25,8 millions d'euros.

A l'époque du marché, les défaillances du matériel roulant du RER A s'étaient multipliées poussant les usagers excédés à manifester leur colère dans les médias. Le Président de la République de l'époque, Nicolas Sarkozy avait alors poussé la RATP et le STIF à investir dans le renouvellement des trains de cette ligne francilienne.

Ni la Cour des Comptes, ni la RATP n'a souhaité commenter ce rapport qui n'est pas public.