L'Institut Montaigne prône des mesures drastiques pour réduire la dépense publique

Par latribune.fr  |   |  504  mots
Copyright Reuters
Augmenter le temps de travail des fonctionnaires, réformer l'intermittence du spectacle ou améliorer l'évaluation des politiques publiques... Le cercle de réflexion insiste sur la nécessaire réduction de la dépense publique pour réduire la dette en France et retrouver le chemin de la croissance.

"Si rien n'est fait, le modèle français se fracassera sur le mur de l'endettement et de l'atonie de la croissance." Telle est la teneur de l?introduction de l?Institut Montaigne dans son rapport sur l?économie française. Dans celui-ci, le centre de réflexion insiste sur la nécessité d?augmenter le temps de travail des fonctionnaires, réformer l'intermittence du spectacle ou encore améliorer l'évaluation des politiques publiques, d?après l?AFP. A ses yeux, le gouvernement doit surtout faire plus d?efforts pour réduire la dépense publique pour réduire la dette en France et ramener la croissance.

Pour éponger une dette publique, de 1.832 milliards d'euros (89,9% du PIB) à fin juin, et surtout atténuer la charge de ses intérêts, l'un des tout premiers postes de dépenses de l'Etat, il propose de puiser directement dans ce modèle social. Selon le centre de réflexion, la mise en application des mesures qu'il préconise permettrait à l'Etat de faire 38 milliards d'économies sur les 70 milliards qu'il faudrait sur cinq ans pour régler le problème. Malgré les oppositions que susciteront ces mesures si un gouvernement les adopte, elles doivent être mises en ?uvre "sans que la main ne tremble", lâche-t-il.

Réduction des "dépenses d'interventions"

A commencer par la réduction des dépenses de personnel dans les trois fonctions publiques (d'Etat, hospitalière, territoriale). Pour rétablir le principe du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux à service égal, l'institut propose d'augmenter le temps de travail des agents publics de 2 heures 30 hebdomadaires, et de geler leurs salaires.

Autre levier à privilégier: la réduction des "dépenses d'interventions", prestations et subventions, souligne le rapport. Celui-ci estime que "plus de la moitié des dépenses publiques et plus des trois-quarts de l'accroissement de la dépense publique des 30 dernières années". Le rapport cite notamment l'assurance-chômage appelée à redevenir "dégressive". Car "la diminution des allocations-chômage pousse une partie des chômeurs à retrouver un emploi". L'étude montre que "cet impact positif (...) est d'autant plus marqué que les individus sont qualifiés", et que "une proportion importante de chômeurs non qualifiés (ont) peu de chances de retrouver un emploi, indépendamment de leur niveau d'allocation".

Réduire les prestations familiales

En outre, le régime des intermittents du spectacle doit être "réformé sans complaisance", pour économiser 400 millions d'euros. L'Institut Montaigne préconise aussi une "réforme de fond" de l'assurance-maladie afin de dégager 15,5 milliards d'euros. Il propose ainsi de réduire les remboursements des maladies chroniques "en cas de non-respect d'un parcours de soins fondé sur des protocoles et des référentiels opposables".

De même, l'Institut suggère aussi de réduire les prestations familiales. Et ce, en éteignant "progressivement la prise en charge des congés parentaux" (2,3 milliards d'euros) tout en "développant l'offre des modes de garde" et des prestations sociales, en supprimant la prime pour l'emploi.

(avec AFP)