La confiance des dirigeants de TPE est en chute libre, la popularité du gouvernement aussi

Par Fabien Piliu  |   |  520  mots
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Si vous avez encore confiance en l'avenir de l'économique française, ne consultez pas la 48e édition du baromètre Fiducial des TPE. Il dresse un bilan particulièrement alarmiste.

Publiée ce mardi, la 48e édition du baromètre trimestriel Fiducial des TPE réalisé par l'Ifop est particulièrement peu engageante. «L'ensemble des indicateurs fait état d'une situation particulièrement préoccupante avec une récession qui s'installe et qui devrait perdurer», explique le baromètre. Actuellement, les dirigeants de TPE estiment que l'activité de l'économie française devrait reculer de 3,2% cette année. Ils tablaient sur une progression de 1,2% l'an passé à la même période.

Ce calcul repose sur l'évolution récente des recettes trimestrielles, impactées par une baisse de 2,9% de leur chiffre d'affaires au cours des trois derniers mois. Dans ce contexte, l'indicateur de situation financière -c'est-à-dire le pourcentage des TPE constatant une amélioration de leur situation financière par différence au pourcentage de celles enregistrant une dégradation- continue de se maintenir à un niveau extrêmement bas (-20), soit le score le plus faible enregistré depuis 2010. «Des difficultés se font également sentir au niveau de la trésorerie. Seul un tiers des entreprises (33%) déclare une trésorerie excédentaire, contre 46% à l'équilibre et 21% dans le rouge», précise Fiducial.

Très peu d'optimistes

Au regard de ces indicateurs, 93% des patrons s'inquiètent face à la situation économique et seulement 18% se disent optimistes quant au contexte général en France, soit un recul de 7 points depuis le mois de juillet, au niveau le plus bas enregistré depuis la création du baromètre en 2000.

Conséquence, pour la première fois depuis le premier trimestre 2010, la création nette d'emplois devient négative (-1%) au troisième trimestre 2012. Cette baisse est plus préoccupante dans les secteurs du commerce, des services aux particuliers et de l'hôtellerie-restauration. Malheureusement, cette morosité du marché de l'emploi devrait perdurer : pour les trois prochains mois, seuls 6% des patrons interrogés prévoient d'embaucher.

Des baisses de salaires

En parallèle et compte tenu de la situation financière de leur entreprise, 68% des employeurs n'ont pas compensé ou ne compenseront pas la suppression des exonérations de retenues sociales sur les heures supplémentaires pour leurs salariés, ce qui aboutit, selon les calculs de Fiducial, à une perte de 3% du salaire pour une personne travaillant 39 heures par semaine.

L'impopularité au plus haut

Les réponses des chefs d'entreprises sont sans ambiguïté. «Rarement l'exécutif aura été aussi impopulaire auprès des dirigeants de TPE : seulement 20% d'entre eux affirment leur confiance dans le gouvernement Ayrault, un score en chute de 12 points depuis juillet. Il faut remonter à 2005, à la fin du gouvernement Raffarin pour retrouver une telle déconsidération». Allant de pair avec ce score historiquement bas, seuls 16% des interviewés estiment que Matignon prend en considération leurs préoccupations de chefs d'entreprise [-6 points], constate Fiducial, cette insatisfaction grandissante trouvant notamment racine dans une forte critique de la politique fiscale qui alourdit les charges des entreprises. Ainsi, 91% des chefs d'entreprises estiment qu'ils seront impactés par l'augmentation des impôts pour les entreprises prévus par la loi de finances et la loi de financement de la sécurité sociale.