Fuite de gaz à Rouen : ouverture d'une enquête administrative

Par latribune.fr  |   |  403  mots
L'entrée de lusine Lubrizol de Rouen, où une fuite de mercaptan est survenue lundi 21 janvier 2013.Copyright BEAUFILS/SIPA
La ministre de l'écologie Delphine Batho a annoncé mardi soir que cette enquête aurait pour objectif de déterminer l'origine de la fuite de mercaptan survenue lundi, ainsi que d'établir les responsabilités de l'exploitant.

Comment la réaction chimique survenue lundi dans une usine de Rouen classée Seveso qui a déclenché les émanations de mercaptan a-t-elle été possible? Qui en est responsable? Voilà les deux principales interrogations auxquelles une enquête administrative devra répondre. "Une fois que la cause de cette pollution aura été traitée, il y aura bien sûr une enquête administrative pour en déterminer l'origine et pour établir les responsabilités de l'exploitant", a annoncé mardi soir à l'AFP la ministre de l'écologie Delphine Batho après s'être rendue sur le site. L'usine rouennaise appartient à Berkshire Hathaway, la holding de l'influent homme d'affaires américain Warren Buffett.

Le marqueur olfactif de type gaz de ville a commencé à s'échapper lundi vers 1h du matin de l'usine chimique Lubrizol située à Rouen. Poussée par les vents, l'odeur a été sentie jusqu'à Paris et même dans le sud de l'Angleterre. Mardi, le plan particulier d'intervention (PPI), mis en oeuvre quand un incident industriel est susceptible de dépasser le cadre d'une usine, a été déclenché à Rouen.

"Pas de risque pour la santé"

Pour stopper la fuite, les travaux consistent à transférer le contenu du bac d'où s'échappe le mercaptan vers un autre bac contenant une solution sodée. Ces opérations, qui mobilisent des pompiers, des policiers ainsi que 20 à 30 salariés de l'usine, pourraient durer plusieurs jours. Elles sont réalisées de nuit pour éviter "une gêne maximale" pour les usagers. "Je pense qu'on aura une évaluation maintenant plus précise et plus nette à la fin de cette nuit, pour savoir si le protocole qui est mis en place fonctionne", a affirmé la ministre mardi soir.

Malgré le fait que de nombreuses personnes se soient plaintes de ces émanations de gaz, et aient évoqué des maux de tête et des irritations de la gorge, les autorités assurent que ces gaz ne sont pas toxiques car très faiblement concentrés. "Au regard des concentrations présentes dans l'air et des données actuellement disponibles, ce produit ne présente pas de risque pour la santé", a dit la Direction générale de la santé, qui souligne le caractère "passager" de symptômes ressentis par certaines personnes "plus sensibles".

L'incident est une nouvelle occasion pour la presse anglaise de chambrer la France, elle a évoqué mardi la "puanteur française".