Pierre Moscovici : la France n'a pas de "stratégie" pour "lancer une offensive" contre l'euro fort

Par latribune.fr avec AFP  |   |  345  mots
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Le gouvernement français, qui s'inquiète de l'appréciation de l'euro et de ses conséquences sur les exportations, n'a pas une "stratégie" pour "lancer une offensive" sur le sujet, même s'il souhaite un "débat", a déclaré lundi le ministre des Finances Pierre Moscovici.

"Il n'y pas de stratégie du gouvernement français pour remettre en cause ou lancer une offensive sur la question de la parité des devises", a déclaré le ministre des Finances Pierre Moscovici lundi à l'AFP. Dimanche, il avait estimé que l'euro était "peut-être (...) trop fort à certains égards". Un sentiment partagé par Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif.

Mais ce tempérament exprimé lundi par Pierre Moscovici ne l'empêche d'admettre que le sujet est "dans les exprits".  Selon lui, l'appréciation de l'euro, qui est monté vendredi à 1,3711 dollar, son niveau le plus élevé depuis mi-novembre 2011, tient d'une part à un retour de la "confiance" mais aussi à "des facteurs plus agressifs: des politiques macroéconomiques, monétaires qui sont suivies ailleurs ici et là dans le monde pendant que nous, nous restons sur une doctrine assez neutre par rapport à la monnaie". Pierre Moscovici fait ainsi allusion aux politiques de création monétaire menées par les banques centrales du Japon et des États-Unis, alors que la banque centrale européenne est supposée lutter contre l'inflation.

"Récuser toute idée de guerre des monnaies"

Selon le ministre français, "il faut absolument récuser toute idée de guerre des monnaies" et "se garder de toute pression, qui de toute façon serait sans effet si ce n'est négatif, sur la BCE". "En revanche, qu'il y ait dans les instances internationales un débat sur la question du juste niveau des parités à l'échelle mondiale me paraît tout à fait légitime. Je souhaite que ce débat puisse avoir lieu à l'Eurogroupe", qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, "et au G20", qui regroupe les principaux pays riches et émergents, a-t-il affirmé.

Pour lui, cette question d'une juste parité  "peut, c'est vrai, modifier les termes de la croissance 2013 dans une zone euro qui a besoin de trouver une nouvelle dynamique". Pierre Moscovici a toutefois relevé que les avis des économistes étaient "partagés" sur le fait de savoir si "l'euro est ou non surévalué".