Huit entreprises sur dix se débrouillent seules à l'export

Par Fabien Piliu  |   |  278  mots
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C'est le principal enseignement d'un sondage réalisé par l'IFOP pour les opérateurs spécialisés du commerce international (OSCI). Nicole Bricq, la ministre du Commerce extérieur, dévoile ce jeudi les chiffres 2012. Le déficit commercial a atteint 67,4 milliards d'euros. Il s'élevait à 74,2 milliards en 2011. Record en cours.

C'est une petite consolation pour Nicole Bricq. Ce jeudi, la ministre du Commerce extérieur ne devrait pas annoncer un nouveau déficit record de la balance commerciale. Celui-ci s'est élevé à 67,4 milliards, assez loin des 74,2 milliards observés en 2011. Un montant record après quasiment neuf années de hausses successives. Le dernier excédent commercial date de 2002. Il s'était élevé à 3,5 milliards d'euros.

Pour réussir son pari d'équilibrer la balance commerciale des produits manufacturés à la fin du quinquennat, la ministre peut toujours se pencher sur le sujet du soutien public à l'export. Un soutien que les entreprises ne plébiscitent pas vraiment. Selon un sondage réalisé par l'IFOP pour les opérateurs spécialisés du commerce international (OSCI), seuls 39% des dirigeants d'entreprises considèrent le système comme efficace, un tiers seulement le juge clair, compréhensible et adapté au contexte économique actuel. Ils sont 42% à le juger mal articulé entre opérateurs publics et privés.

Un exportateur sur deux est un primo-exportateur

Résultat, 78% des chefs d'entreprise se chargent eux même de la commercialisation de leurs produits à l'exportation. «La construction d'un système français qui a mobilisé des moyens publics importants par tous les gouvernements successifs n'a pas répondu à l'attente des entreprises, note l'OSCI qui constate leparadoxe suivant: plus l'entreprise a de l'ancienneté à l'export et plus sa taille augmente, plus elle recourt à des prestations d'appui. «Ce sont donc les entreprises les plus expérimentées et les plus performantes à l'export qui font le plus appel aux dispositifs de soutien, par opposition aux primo-exportateurs et exportateurs irréguliers», explique l'OSCI.

Pour mémoire, la moitié des 95.000 exportateurs sont des primo-exportateurs...