Les salaires ne sont pas près d’augmenter dans les grands groupes

Par Fabien Piliu  |   |  409  mots
4% seulement des grandes entreprises interrogées envisageraient d’augmenter leurs salariés en cas d’excédent de trésorerie
Selon une étude réalisée par Harris Interactive pour le cabinet de conseil Deloitte, seules 4% des grandes entreprises interrogées envisageraient d’augmenter leurs salariés en cas d’excédent de trésorerie. L'investissement est leur priorité absolue.

Leur priorité est bien claire. Interrogés par Harris Interactive dans le cadre de l'étude intitulée « Prendre une trajectoire nouvelle pour une sortie de crise ? » de Deloitte, les directeurs financiers des grandes entreprises interrogés n'ont qu'un objectif en tête : en cas d'excédent brut de trésorerie, ils s'efforceront de rattraper le retard pris par leur entreprise en matière d'investissement au cours de la crise.

Après s'être effondrée de 7,7% en 2009, la formation brute de capital fixe des entreprise n'a que timidement progressé au cours des années suivantes avant de reculer de 1,9% en 2012. Un repli de 1,9% est également anticipé par l'Insee en 2013.

Un retard à combler dans la robotique

Selon le rapport Gallois publié en novembre 2012, la France accuse notamment un retard important avec ses principaux voisins dans le domaine de la robotique. Ainsi, l'économie tricolore ne compterait que 34.500 robots industriels environ, plutôt anciens, quand l'Italie en possède 62.000 et l'Allemagne 150.000. Pour réduire réduire cet écart, le gouvernement a décidé  d'accélérer l'amortissement  des robots acquis par les PME.

Les salariés sont-ils oubliés ? Malheureusement pour eux, c'est le cas dans la très grande majorité des cas. Seuls 4% des professionnels interrogés envisageraient de redistribuer une partie de cet excédent de trésorerie aux salariés de leur entreprise.

Les sureffectifs dans les entreprises représenteraient 250.000 postes

« Il faut bien se mettre dans la tête que l'investissement des entreprises a très brutalement chuté depuis 2008. Si la reprise se confirme, elles doivent absolument remettre à niveau leur appareil productif. Les salaires sont des coûts fixes qu'elles doivent limiter si elles veulent redresser leurs marges. Les entreprises n'ont pas d'autres choix », explique Jean-Paul Betbèze, le conseiller économique du cabinet Deloitte.

Cette volonté de privilégier l'investissement s'expliquerait aussi par l'attitude des entreprises, et en particulier des plus grandes, pendant la crise. Bien que la montée du chômage fut extrêmement brutale entre 2008 et aujourd'hui, celle-ci aurait pu être encore plus sévère encore si les entreprises avaient réellement ajusté l'emploi à l'activité. Selon l'OFCE, les sureffectifs dans les entreprises représenteraient 250.000 postes actuellement.

Une politique d'investissement tous azimut

Différents types d'investissements sont envisagés. Selon l'étude, 42% des directeurs financiers privilégieraient les investissements de capacité, 35% les investissements dans la recherche & développement et l'innovation, 32% des acquisitions, 31% dans des investissements de modernisation et de mises aux normes.