Montebourg organise "la résistance économique"

Par latribune.fr  |   |  613  mots
Le ministre du Redressement productif vient de ressusciter le Fonds de développement économique et social (FEDS) et prévoit un plan de 380 millions d'euros pour "sauver le plus possible d'emplois".

Qu'est-ce que le FDES? Si ce Fonds de développement économique et social créé en 1948, juste au sortir de la seconde guerre mondiale avait par beaucoup été oublié, le voilà dépoussiéré et remis au goût du jour par notre Ministre du Redressement économique au nom de la lutte contre la disparition d'entreprises. Arnaud Montebourg, a activé mercredi en conseil des ministres un plan de "résistance économique", doté de 380 millions d'euros, pour faire face à la "vague" de plans sociaux qui se multiplient actuellement dans l'industrie française.

"Nous avons décidé d'organiser la résistance économique par des décisions et des moyens exceptionnels pour faire en sorte que nous puissions préserver nos outils industriels et sauver le plus possible d'emplois", a affirmé le ministre à la presse après la présentation de son plan en Conseil des ministres.

Les députés approuvent globalement la mesure

Le Fonds de développement économique et social (FDES) disposait déjà de 80 millions d'euros, il sera doté de 300 millions d'euros supplémentaires dans le but de secourir des entreprises en difficulté, de plus de 400 salariés, comme le fabricant d'électroménager FagorBrandt, Kem One, l'ex-pôle vinylique du groupe chimique Arkema, le leader mondial des arts de la table Arc International ou le transporteur Mory Ducros. ce Fonds "a servi à la France dans toutes les circonstances exceptionnelles", a tenu à souligner le ministre.

Grâce à ce nouveau plan, Arnaud Montebourg espère que ces entreprises vont "retrouver le chemin de la viabilité et de la prospérité". "Si ces sociétés n'étaient pas secourues, elles affecteraient des secteurs entiers ou risqueraient de porter atteinte à des régions entières", a-t-il prévenu.

La nouvelle de ce plan a été accueillie favorablement par les députés. Ils ont approuvé cet amendement. Tout comme la majorité, le Front de gauche et l'UDI l'ont soutenu. "Votre action suscite beaucoup d'espoir", a même lancé le communiste Gaby Charroux à Arnaud Montebourg. L'UMP s'est cependant abstenue, s'interrogeant notamment comme le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle sur l'utilité de la BPI et la "compatibilité" de ce fonds avec le droit européen.

"Il s'agit non pas de subventions ou de participation mais de prêts à des investisseurs privés", a répondu Arnaud Montebourg. Il espère disposer de ce fonds dans 15 jours, lorsque le budget 2014 sera définitivement approuvé.

Quand l'Etat se fait banquier

"Le système bancaire ayant durci les conditions d'accès à son crédit, nous sommes aujourd'hui confrontés au refus par les banques de faire leur travail, c'est-à-dire de prendre des risques", a regretté mercredi le ministre du Redressement productif.

Par conséquent, "c'est l'Etat qui empruntera la somme de 300 millions sur les marchés financiers et prêtera aux entreprises pour accompagner les reprises, les investisseurs et les stratégies de relance industrielle de ces sociétés", a-t-il affirmé. "Ce sont des prêts qui sont faits à des projets industriels de reprise ou de retournement de situation de ces sociétés", a-t-il insisté.

Les entreprises secourues devront rembourser les prêts comme contreparties. Dans certains cas, "le plan s'accompagnera également de changements de direction ou d'actionnariat" dans les sociétés aidées, a prévenu le ministre.

Dans le cadre de son "plan de résistance", Arnaud  Montebourg prévoit également de donner "plus de moyens humains" au Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri). Il propose également une modification des lois sur les faillites et un "accompagnement social renforcé" pour les salariés perdant leur emploi.

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