Confondu par son ADN, le tireur présumé de Libération a été arrêté

Par latribune.fr  |   |  721  mots
Retrouvé "semi-inconscient" dans une voiture mercredi soir, sans doute après avoir pris des médicaments, le tireur présumé de Libération a été immédiatement placé en garde à vue médicalisée. "Tout semble montrer qu'il a tenté de se suicider", a expliqué Manuel Valls dans la nuit de mercredi à jeudi.
Retrouvé "semi-inconscient" dans une voiture mercredi soir dans les Hauts-de-Seine, le présumé tueur, Abdelhakim Dekhar, a été arrêté. En 1998, il avait été condamné à quatre ans de prison pour complicité dans l'affaire Florence Rey-Audry Maupin qui avait fait cinq morts quatre ans plus tôt.

Après plusieurs jours de traque fiévreuse, le tireur de Libération a été interpellé et confondu par son ADN : Abdelhakim Dekhar, condamné pour avoir fourni l'arme dans l'affaire Florence Rey-Maupin en 1994, devrait être entendu rapidement.

Retrouvé "semi-inconscient" dans une voiture mercredi soir, sans doute après avoir pris des médicaments, le tireur présumé a été immédiatement placé en garde à vue médicalisée. "Tout semble montrer qu'il a tenté de se suicider", a expliqué Manuel Valls dans la nuit de mercredi à jeudi.

Pour Manuel Valls, "tous les faits démontrent aujourd'hui son implication"

"Tous les faits aujourd'hui démontrent son implication", a déclaré le ministre de l'Intérieur devant le 36 Quai des Orfèvres. Les résultats de l'analyse ADN avaient montré que Abdelhakim Dekhar était bien celui qui avait tiré à Libération et La Défense, avant de prendre un automobiliste en otage.

Il a été trouvé vers 19H00 dans une voiture garée dans un parking souterrain de Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), grâce au témoignage d'un homme qui l'hébergeait de temps en temps et qui a eu des "doutes" et des "inquiétudes", a raconté Christian Flaesch, le patron de la PJ.

Les enquêteurs ont pris certaines précautions, redoutant que le véhicule ou que le suspect soit piégé. "Il a été soigné, il sera sans doute sur pied très rapidement pour que l'enquête puisse se poursuivre et évidemment qu'il soit interrogé", a précisé M. Valls.

Condamné à quatre ans de prison en 1998

Abdelhakim Dekhar, surnommé "Toumi" à l'époque, avait été condamné à quatre ans de prison en 1998 pour complicité dans l'affaire Florence Rey-Audry Maupin, pour avoir acheté le fusil à pompe qui avait servi à l'équipée sanglante des deux jeunes gens qui avait fait cinq morts, trois policiers, un chauffeur de taxi et Audry Maupin, le 4 octobre 1994 à Paris.

Cheveux courts et lunettes à la Malcom X, c'était au début des années 90 un habitué des squats fréquentés par la gauche radicale, souvent sous étroite surveillance policière.

Lors du procès, il tente de se faire passer pour un agent en mission de la Sûreté lmilitaire algérienne

Lors du procès, Abdelhakim Dekhar, alors âgé de 33 ans, avait vainement tenté de persuader la cour qu'il était un agent en mission de la Sûreté militaire algérienne, chargé d'infiltrer les milieux autonomes pour en débusquer d'éventuels intégristes. Condamné exactement à la durée de sa détention provisoire, il avait été libéré dans la foulée.

Les enquêteurs devront aussi déterminer "pourquoi il n'était pas sur les fichiers qui auraient pu permettre de l'identifier"

Il est "probablement parti à l'étranger" sur la période qui a suivi, selon Manuel Valls, mais son parcours et ses motivations restent largement inconnues. Les enquêteurs devront aussi déterminer "pourquoi il n'était pas sur les fichiers qui auraient pu permettre de l'identifier".

Comme Manuel Valls, la garde des Sceaux Christiane Taubira a salué "l'efficacité des services de police judiciaire et des parquets saisis" dans un communiqué. Le profil génétique du tireur parisien avait été établi grâce à l'ADN détecté sur plusieurs scènes de crime depuis le début de la semaine.

Les empreintes génétiques ont permis aux enquêteurs d'acquérir la certitude qu'un même homme est l'auteur de l'attaque de lundi à Libération, où un assistant photographe a été grièvement blessé, des tirs qui ont suivi sans faire de victime à La Défense ainsi que de la prise d'otage d'un automobiliste dans la foulée.

Le photographe "en réanimation pour surveillance clinique"

Les enquêteurs sont également persuadés que c'est le même homme qui a fait irruption vendredi dernier au siège de BFMTV, menaçant un de ses rédacteurs en chef.

Depuis l'appel à témoin lancé lundi soir et au fil de la diffusion d'images tirées de la vidéosurveillance montrant le tireur, des centaines de témoignages ont été recueillis. Le jeune assistant photographe qu'il a blessé au thorax et à l'abdomen lundi à Libération "a pu être réveillé et sevré de ventilation artificielle", selon l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, mais restait "en réanimation pour une surveillance clinique".