Le groupe d'experts sur le Smic déconseille un coup de pouce le 1er janvier 2014

Par latribune.fr  |   |  629  mots
Selon les calculs de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), communiqués mercredi à l'AFP, cette hausse légale du Smic devrait être d'environ 1,1% au 1er janvier 2014.
Ce groupe chargé d'"éclairer" le gouvernement sur les évolutions du salaire minimum préconise de s'en tenir à la hausse légale en début d'année, car "la conjoncture ne plaide certainement pas en faveur d'une quelconque prise de risque en matière d'emploi."

Pas de coup de pouce pour le SMIC. C'est ce que préconise le groupe d'experts chargé d'"éclairer" le gouvernement sur les évolutions du salaire minimum. Ce dernier recommande en effet de s'en tenir à la hausse légale à la date du 1er janvier, selon un rapport préliminaire consulté ce mercredi par nos confrères de l'AFP.

Il ne serait "pas justifié de revaloriser le SMIC"

Ce rapport, transmis mardi aux partenaires sociaux et révélé par l'agence de presse AEF, conclut qu'il "ne semble pas justifié aujourd'hui de revaloriser le Smic au-delà de la règle officielle d'indexation basée sur l'inflation et l'évolution du salaire réel de base ouvrier et employé".

Selon l'UIMM, la hausse légale devrait être de 1,1%

Selon les calculs de l'Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), communiqués mercredi à l'AFP, cette hausse légale devrait être d'environ 1,1%. Interrogé sur France Inter sur cette recommandation, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a répondu qu'il "écouterait" aussi "ce que diraient les partenaires sociaux".

Depuis le 1er janvier dernier, le Smic horaire s'élève à 9,43 euros, soit 1.430,22 euros bruts mensuels (autour de 1.100 euros nets) pour les salariés aux 35 heures. Quelque 2,6 millions sont rémunérés au salaire minimum. Au début de l'année, le gouvernement avait choisi de s'en tenir à la hausse légale (+0,3%) pour 2013. Six mois plus tôt, au 1er juillet 2012, après son élection, François Hollande avait exceptionnellement fait appliquer une hausse de 2%, dont un coup de pouce supplémentaire de 0,6%.

Un rapport définit présenté aux partenaires sociaux le 29 novembre

Longtemps réclamé par le patronat, le groupe d'experts sur le Smic, présidé depuis mai par François Bourguignon, directeur de l'Ecole d'économie de Paris, est chargé depuis 2008 d'"éclairer" l'exécutif avant chaque revalorisation annuelle, notamment sur l'opportunité d'un coup de pouce, auquel il s'est toujours opposé.

Le groupe, dont le gouvernement avait souhaité le renouvellement, est composé des économistes Pierre Cahuc, Eve Caroli, Stefano Scarpetta et de la sociologue Dominique Goux.

Son rapport définitif sera présenté aux partenaires sociaux le 29 novembre dans le cadre de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC). C'est devant cette commission que le ministre du Travail Michel Sapin devrait annoncer la décision du gouvernement le 16 décembre.

"La conjoncture actuelle ne plaide certainement pas en faveur d'une quelconque prise de risque en matière d'emploi"

Parmi les arguments qui le pousse à s'opposer à un coup de pouce, le groupe d'experts pointe notamment le "risque" qu'une "hausse du Smic ne se traduise in fine par une baisse de l'emploi et de la compétitivité des entreprises".

Il souligne aussi que le Smic est "aujourd'hui très nettement au-dessus des niveaux constatés dans les autres pays de l'OCDE". Par ailleurs, les experts ajoutent que :

La conjoncture actuelle ne plaide certainement pas en faveur d'une quelconque prise de risque en matière d'emploi (...) il n'est pas sûr qu'une véritable inversion de tendance sur le front du chômage puisse être envisagée de façon réaliste pour l'année qui vient, hors contrats publics aidés.

Le calcul de la revalorisation automatique du SMIC en place depuis 1970 va être "modernisé" en 2014

A partir du 1er janvier 2014, comme l'a voulu le gouvernement, les deux piliers sur lesquels reposent la revalorisation automatique depuis 1970 seront "modernisés": l'indice des prix sera modifié pour mieux tenir compte de certaines dépenses (loyer, énergie) et le salaire de base servant de référence élargi à celui des employés.

Le gouvernement avait affirmé que l'évolution de la croissance serait désormais "un élément d'appréciation" afin de décider d'éventuels "coups de pouce" supplémentaires