Le dossier médical personnalisé peine à s'imposer

Par Florence Pinaud  |   |  294  mots
Reuters
Depuis son lancement politique en grande pompe en 2004, le dossier médical informatisé aura fait gloser.

Maintes fois annoncé, puis repoussé, ce dossier médical personnel (DMP) est un fichier numérique dans lequel les médecins indiquent les informations de santé de leur patient. Il permet à tout médecin d'avoir accès aux informations médicales essentielles dès qu'il reçoit un nouveau patient.

Mais le DMP peine à s'imposer. Otage des incessants confits entre médecins et pouvoirs publics, on en compte aujourd'hui 400 000, mais de nombreux dossiers sont vides car les médecins ne prennent pas la peine de les remplir.

Un projet en perte de vitesse ?

L'Agence des systèmes d'information partagés de santé (ASIP Santé) est le principal promoteur du DMP.

« Il représente un élément essentiel à la coordination des soins, souligne sa secrétaire générale, Jeanne Bossi. Le modèle de notre DMP est assez performant et nous participons à de nombreux groupes de travail internationaux sur le sujet. Mais il a besoin d'une vraie volonté politique pour que l'ensemble des médecins acceptent de l'inclure dans leur pratique médicale et de l'alimenter régulièrement. La stratégie nationale de santé en cours d'élaboration devrait permettre de définir les moyens de son déploiement. »

Il faut l'espérer car le DMP est un élément indispensable à la modernisation du système de soins et au développement de l'e-santé. Un rapport de la Cour des comptes (juillet 2012) avait évalué à « au moins 210 millions d'euros le coût total du DMP entre la loi de 2004 l'ayant instauré et fin 2011 ».

Pire, selon un document interne dont Le Parisien s'est fait l'écho samedi 4 janvier, le Conseil national de la qualité et de la coordination des soins chiffre, lui, à 500 millions d'euros les sommes versées depuis 2004, en grande partie par l'assurance maladie.