Qui veut gagner une maison pour dix euros ?

Par latribune.fr  |   |  497  mots
Située à une vingtaine de kilomètres de Charleville-Mézières, la maison de Natacha Baudier n'a pas trouvé repreneur sur le marché de l'immobilier classique.
Une trentenaire offre sa maison, évaluée à 2 millions d'euros, au gagnant du concours qu'elle organise. Participation : 10 euros

Votre propriété ne trouve pas acquéreur sur le marché de l'immobilier ? Organisez un "Questions pour un Champion" géant. Rien de moins logique, et pourtant c'est l'idée qu'a eue Natacha Baudier, 39 ans, pour parvenir à ses fins.

Ce n'est pas la première fois qu'un particulier a recours à une démarche insolite dans le secteur de l'immobilier. En mars 2013, Kévin Dez, jeune français de 28 ans, s'était ainsi rendu célèbre en lançant une chaîne de trocs visant à obtenir un appartement à partir d'un simple mouchoir. De quoi contourner les refus de prêt immobilier auxquels il s'était heurté.

10 euros... et un minimum de culture générale

Cette fois, l'obstacle est inversé : il ne s'agit plus d'acquérir un bien, mais de s'en défaire. Pourtant opulente, la maison de Natacha Baudier, située à une vingtaine de kilomètres de Charleville-Mézières, n'a trouvé ni acheteur ni locataire par les voies ordinaires. Découragée et souhaitant déménager avant l'été 2014, la jeune femme a finalement décidé d'organiser un jeu-concours.

Le principe : chaque joueur paye 10 euros pour obtenir le droit de participer, puis répond à deux questions (une de logique, une de culture générale). Les joueurs ayant donné les bonnes réponses passent ensuite à l'étape suivante et ainsi de suite. Le gagnant qui aura bien répondu à l'ensemble des questions remportera ainsi la maison estimée à 2 millions d'euros.

Problème : atteindre 200.000 participants

Le calcul est vite fait : pour récolter une somme équivalente à la valeur estimée de la maison, Natacha Baudier doit trouver 200.000 participants.

Or, pour l'instant, seule une centaine de personnes ont répondu présent à l'appel. Réalisant que le bouche-à-oreille et une communication à petite échelle ne lui permettraient pas de mener à bien son projet, la jeune femme s'est décidée à communiquer plus largement dans la presse. En cas d'échec, elle prévoit de repousser la date limite de participation (actuellement le 19 février), puis si besoin d'annuler le jeu et de rembourser les payants.

Et face à un public frileux, Natacha Baudier s'efforce de rappeler que son initiative est légale. Le principe du jeu-concours respecte bien la règle selon laquelle la loterie est monopole de la Française des Jeux. Un notaire a validé son jeu.

Boom des jeux immobiliers ?

Ce genre de jeu n'est pas une première dans l'hexagone. Et s'ils font souvent le buzz, on en connaît rarement l'issue. On se souvient par exemple de Stéphane Iglicki, un père de famille endetté, qui avait organisé un concours similaire moyennant une participation de 30 euros en juillet 2010. S'ils font souvent le buzz, on en connaît rarement l'issue. 

Le vainqueur de l'originalité reste cependant un américain de l'Iowa (Etats-Unis), qui avait proposé en 2012 de donner les clés de sa maison, moyennant 100 dollars, à celui qui écrirait la meilleure rédaction sur le thème de la crise immobilière.