La Haute autorité pour la transparence sur les traces d'Aquilino Morelle, démissionnaire

Par latribune.fr  |   |  555  mots
Aquilino Morelle, la "plume" de François Hollande, aurait utilisé les services d'un "nègre" pour écrire certains discours (Photo Reuters).
Aquilino Morelle, proche conseiller du président de la République, a annoncé ce vendredi avoir donné sa démission. Il est mis en cause par Mediapart pour de possibles conflits d'intérêt.

La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a indiqué vendredi étudier le dossier d'Aquilino Morelle, le conseiller politique de François Hollande démissionnaire.

Il s'agit d'"une étude plus approfondie de ses déclarations d'intérêts et de patrimoine", remises en janvier dernier comme par tous les collaborateurs du président", a-t-on expliqué dans cette haute instance, confirmant une information du Monde.

Démission de la "plume", sous pression

Plus tôt dans la journée, la "plume" a rendu son tablier. Aquilino Morelle, l'un des plus proches conseillers de François Hollande, a annoncé ce vendredi avoir présenté sa démission. Il était sous pression depuis jeudi après la publication d'un article sur le site Mediapart l'accusant de conflits d'intérêt.

"Je veux redire que je n'ai commis aucune faute. Je n'ai jamais été en situation de conflit d'intérêts", a-t-il affirmé dans un communiqué adressé à l'AFP. Il souhaite toutefois "mettre fin à (ses) fonctions" de conseiller du président à l'Elysée pour "être entièrement libre de répondre (aux) attaques", a-t-il expliqué.

Aquilino Morelle a aussi expliqué avoir pris sa décision "pour ne pas gêner l'action du président de la République, du gouvernement et de la majorité, dans un moment particulièrement difficile de la vie du pays", ainsi que pour "protéger" sa famille.

Dans la matinée de vendredi, le nouveau premier secrétaire du Parti Socialiste (PS) Jean-Christophe Cambadélis a réclamé sa démission en cas de "vérification" des faits imputés. Le successeur d'Harlem Désir à la tête du PS, a néanmoins ajouté : "Mais si ce n'est pas vrai, il faut qu'il s'explique, il faut une grande explication pour que l'on puisse y voir clair".

Des liens "troubles" avec l'industrie pharmaceutique 

L'affaire a été révélée hier par le site d'information Mediapart. Il y est fait état de ses activités professionnelles au près de laboratoires pharmaceutiques alors qu'il était "censé les contrôler". L'article de Mediapart mentionne également son comportement de "petit marquis" au palais de l'Elysée où il "abuserait des privilèges de la République".

Enfin, le site d'information rapporte qu'il aurait "longtemps fait écrire ses discours par d'autres", alors qu'il est connu pour avoir été la "plume du président".

"J'ai respecté toutes les règles et toutes les procédures"

L'auteur du discours du Bourget de François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012, s'est défendu hier soir de tout "conflit d'intérêts", sur sa page Facebook.

En voici-un extrait :

"Comme tout fonctionnaire de l'Etat, j'ai la possibilité de demander à être placé en position dite de 'disponibilité' pour exercer une activité dans le secteur privé, comme salarié ou pour créer une entreprise. C'est ce que j'ai fait à partir du 1er avril 2003. J'ai alors été engagé par la société Euro RSCG, spécialisée dans le conseil en communication. J'ai respecté toutes les règles et toutes les procédures, en particulier le passage devant la Commission de déontologie."

Comme le raconte ce vendredi matin Le Parisien, François Hollande l'a dissuadé de contacter l'AFP pour assurer sa défense afin de "ne pas mêler l'Elysée à ces remous".

(Article créé le 18/04/2014 à 09:33, mis à jour à 13:52)