France : la reprise peine à se confirmer en mai

Par latribune.fr  |   |  637  mots
Le taux de contraction est cependant "marginal", précise Markit, l'indice se repliant de 50,6 points en avril à 49,3 points en mai. Il tombe ainsi sous la barre des 50 points, qui sépare les périodes d'expansion des périodes de récession. (Photo : Reuters)
Deux indicateurs, sur l'activité dans le secteur privé et sur le climat des affaires dans l'industrie manufacturière, montrent que la reprise a du mal à se confirmer en France.

Coup de mou pour l'activité du secteur privé en France. Elle s'est en effet repliée pour la première fois depuis trois mois en mai, indique l'indice PMI flash publié jeudi par le cabinet Markit.

Le taux de contraction est cependant "marginal", précise Markit, l'indice se repliant de 50,6 points en avril à 49,3 points en mai. Il tombe ainsi sous la barre des 50 points, qui sépare les périodes d'expansion des périodes de récession.

"La reprise française reste poussive"

Les prestataires de services et les fabricants signalent une diminution de l'activité en mai, celle-ci se repliant pour la première fois depuis février dans les deux secteurs, explique Markit dans un communiqué.

"Les prestataires de services ne signalent qu'une baisse modérée de leur activité tandis que les fabricants indiquent un recul très léger de la production", précise le cabinet.

"La reprise économique française reste poussive en mai, l'activité renouant avec la contraction après deux mois de faible croissance en mars et en avril", a commenté l'économiste de Markit Jack Kennedy, cité par le communiqué.

"Après la stagnation du produit intérieur brut observée sur le premier trimestre, les performances de l'économie française devraient continuer de décevoir au deuxième trimestre. L'accélération de la baisse des nouvelles affaires et du recul de l'emploi au cours du mois illustre la persistance du malaise économique, celui-ci rendant fort peu probable l'installation d'une reprise véritable au cours des prochains mois", estime-t-il.

Le climat des affaires se dégrade

Le climat des affaires s'est lui aussi légèrement dégradé ce mois-ci, dans l'industrie manufacturière française, l'indicateur qui l'évalue perdant un point par rapport à avril, a annoncé de son côté l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L'indicateur synthétique descend ainsi sous la barre des 100 points, à 99 points, et se situe juste en dessous de sa moyenne de longue période (depuis 1976), a précisé l'Insee dans un communiqué.

L'indicateur de retournement, stable par rapport à avril, reste en revanche "dans la zone indiquant une conjoncture favorable", a précisé l'Insee. Mais si l'on ajoute les autres secteurs d'activité, l'indicateur global du climat des affaires reste à 94 points en mai, soit six points sous sa moyenne de longue période.

Tant les carnets de commandes globaux que les carnets étrangers se dégradent et une majorité d'industriels les considèrent inférieurs à la normale. L'opinion des industriels sur l'activité de l'industrie dans son ensemble, est quasi stable, à un niveau inférieur à sa moyenne de long terme. Les stocks de produits finis sont quasiment stables et leur niveau est jugé proche de la normale, selon l'Insee.

 "Nette hausse" dans l'agroalimentaire

Dans le détail des secteurs industriels, l'activité dans l'agroalimentaire, en "nette hausse", repasse au-dessus de sa moyenne de longue période. Dans les équipements électriques, électroniques et informatiques, les industriels estiment que leur activité s'est raffermie même si elle reste faible. Dans l'automobile, l'activité a de nouveau augmenté au cours des trois derniers mois. Même si les perspectives de production se replient légèrement, une progression de l'activité dans les trois prochains mois est envisagée. Dans le secteur des autres matériels de transport, l'activité passée est en nette hausse et se situe à un niveau supérieur à sa moyenne de longue période. Selon les industriels du secteur, l'activité devrait ralentir dans les prochains mois.

Enfin, selon les chefs d'entreprise interrogés, l'activité passée s'est dégradée dans la pharmacie et la chimie mais s'est stabilisé dans le caoutchouc. Ils anticipent une baisse de la production dans la pharmacie et la métallurgie, une stabilité dans la chimie et une amélioration modérée dans le caoutchouc.