Chômage : le gouvernement ne s'attend pas à un miracle en mai

Par latribune.fr  |   |  537  mots
François Rebsamen, le ministre du Travail, s'attend au mieux à une stabilisation du nombre de chômeurs cette année. (Photo : Reuters)
Le nombre de chômeurs sans emploi en mai est publié ce jeudi. Déplorant un manque de croissance, le gouvernement mise, au mieux, sur une stabilisation.

Après le record de 3,364 millions atteint fin avril, Pôle emploi révèlera ce jeudi à 18h00 le nombre de chômeurs sans activité inscrits sur ses listes en mai, alors que l'Insee table sur une poursuite de la hausse du chômage cette année.

Objectif revu à la baisse

Le mois dernier, le gouvernement avait subi un nouveau coup dur après la débâcle des municipales, avec l'annonce d'une hausse de 14.800 demandeurs d'emploi en catégorie A (sans aucune activité) en métropole.

Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, environ 440.000 nouveaux demandeurs d'emploi sans activité ont poussé la porte de Pôle emploi.

Échaudé par l'échec de "l'inversion de la courbe du chômage" promise par le chef de l'Etat pour fin 2013, le ministre du Travail, François Rebsamen, s'est lui fixé l'objectif de ramener leur nombre "le plus près possible des trois millions" d'ici à la fin du quinquennat. François Hollande a lui-même estimé début mai qu'il n'aurait pas la crédibilité nécessaire pour briguer un second mandat si le chômage ne baissait pas avant 2017.

Pas assez de croissance

Mardi, avant la publication des prévisions de l'Insee, François Rebsamen s'est montré "très prudent", engageant les esprits à ne pas s'attendre à une embellie en 2014. Michel Sapin, le ministre des Finances, a carrément mis les pieds dans le plat ce matin au micro de RTL :

 "Le premier trimestre de cette année a été plat, trop plat, il est rare que cela fasse évoluer le chômage dans le bon sens."

Alors que le taux de chômage était de 9,7% en métropole au premier trimestre (10,1% avec l'outre-mer), François Rebsamen a modestement dit espérer une "stabilisation" cette année sous le seuil des 10%, avant une éventuelle diminution l'an prochain. Quelques heures plus tard, l'Institut de la statistique annonçait prévoir une légère hausse du chômage (+0,1 point) d'ici à la fin de l'année, en même temps qu'il douchait les espoirs du gouvernement en matière de croissance, en tablant sur seulement 0,7% là où l'exécutif espère 1%.

Doutes sur l'efficacité du pacte de responsabilité

Pour lutter, le gouvernement mise avant tout sur le pacte de responsabilité, en plus de son arsenal d'emplois aidés qu'il vient de consolider avec une rallonge de 45.000 emplois d'avenir pour les jeunes pas ou peu diplômés.

L'exécutif compte sur les 30 milliards d'allégements du coût du travail du pacte (20 milliards de crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi et 10 milliards d'exonérations de cotisations patronales) pour créer jusqu'à 500.000 emplois à l'horizon 2017.

La rapporteure générale du Budget à l'Assemblée, Valérie Rabault, est elle beaucoup moins optimiste. Dans son rapport sur le projet de loi de finances rectificative rendu public ce week-end, elle estime que le pacte pourrait créer au mieux 190.000 nouveaux emplois d'ici la fin du quinquennat.

Selon elle, les calculs du gouvernement font abstraction de l'impact récessif des 50 milliards d'euros d'économies, qui "pourraient entraîner la suppression de 250.000 emplois à horizon 2017". Un argument balayé par le ministre des Finances Michel Sapin, qui dénonce "des calculs en chambre", trop théoriques.