L'Unef dénonce la hausse du coût de la vie pour les étudiants

Par latribune.fr  |   |  596  mots
Près de 30% des étudiants qui travaillent sont contrainte de prendre un job à temps plein

 Hausse des loyers de petites surfaces, gel des bourses: le coût de la vie pour les étudiants grimpe encore à la rentrée, obligeant de plus en plus de jeunes à travailler à temps plein pendant l'année, dénonce l'Unef.

"Les dépenses des étudiants augmentent de 2% par rapport à la précédente rentrée", souligne l'Unef, premier syndicat étudiant, dans un rapport dévoilé dimanche dans le Journal du dimanche et que l'AFP s'est procuré. Un chiffre quatre fois supérieur à l'inflation, selon le premier syndicat étudiant.

"Indispensable pour vivre"

"L'augmentation des loyers et des frais obligatoires (frais d'inscription, ticket restaurant, sécurité sociale, ndlr) pèse dans le budget des étudiants", poursuit le syndicat, qui s'alarme de l'intensification du salariat étudiant.

Près d'un tiers (29,6%) des étudiants salariés occupent ainsi un emploi à temps plein pendant l'année universitaire, contre un cinquième (18,5%) en 2006, selon les données récoltées par l'Unef. Interrogés sur leurs motivations, ces étudiants sont 51,3% à juger qu'avoir un emploi est "indispensable pour vivre", contre 40% en 2011.

Le loyer est la première dépense des étudiants, qui y consacrent en moyenne 53% de leur budget, selon l'Unef, pointant une hausse des loyers sur les petites surfaces de "3,1% à Paris et 2% en province".

799 euros par mois

Globalement, un étudiant doit débourser 799 euros par mois pour subvenir à ses besoins, soit 48% du salaire médian contre 43% en 2011.

"Si le coût de la vie augmente à la rentrée c'est de la responsabilité du gouvernement, notamment quand il augmente les frais obligatoires d'un côté et gèle les bourses de l'autre", dénonce William Martinet, président de l'Unef, joint par l'AFP.

Bien que le ministre de l'Education nationale Benoît Hamon ait annoncé que 77.500 étudiants accéderont à la bourse cette année, l'Unef exige une "revalorisation du niveau des bourses".

  Qui de l'allocation d'autonomie promise par François Hollande?

 "L'engagement du président de la République était de mettre en place une allocation d'autonomie", rappelle William Martinet, soulignant qu'il ne lui restait que "deux rentrées pour le faire".

"Je ne suis pas partie en vacances depuis quatre ans", raconte Ambre, 22 ans, étudiante en master de sciences politiques. Outre les activités de loisirs, la jeune femme a également "renoncé aux dépenses qui ne sont pas indispensables", explique-t-elle à l'AFP. "Ca fait trois ans que je n'ai pas fait les soldes", sourit-elle.

Dès septembre, cette étudiante studieuse sera salariée à temps plein dans une boutique de joaillerie à Paris. "Peut-être que cet emploi me permettra par la suite de gravir les échelons et d'occuper un poste d'encadrement", veut croire la jeune femme qui envisage à terme une carrière en management.

Du temps pour étudier?

Alexandre, 20 ans, n'a lui non plus pas d'autre choix que de se salarier: "Avec un père malade et une mère au chômage", l'aide familiale n'était pas envisageable.

Sa bourse de 300 euros mensuels lui sert à payer son loyer. Pour le reste, l'étudiant en deuxième année d'histoire travaille en tant que surveillant dans un collège deux jours pleins par semaine, pour 600 euros.

"Ma mère n'est pas sereine de savoir que je suis obligé de travailler et que je mange des pâtes régulièrement", reconnaît-il.

Pourtant, à la rentrée, il pourrait augmenter sa durée de travail hebdomadaire, passant à trois jours par semaine, pour ne pas vivre trop chichement. "J'espère tenir entre le boulot et les études à la fac", explique Alexandre, qui a pourtant déjà redoublé sa première année "faute de temps pour étudier".