André Bergeron, le cofondateur de Force ouvrière n'est plus

Par latribune.fr avec AFP  |   |  518  mots
André Bergeron avait participé en 1948 à la création du syndicat, qu'il dirigea de 1963 à 1989
André Bergeron, cofondateur et ancien secrétaire général de Force ouvrière (FO), est décédé dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 92 ans. Nombreux sont ceux qui salue son parcours.

André Bergeron, cofondateur et ancien secrétaire général de Force ouvrière (FO), est décédé dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 92 ans, les réactions se multipliant à gauche pour saluer une figure du syndicalisme réformiste.

André Bergeron est décédé à Belfort, où il résidait, a annoncé à l'AFP l'actuel numéro un de FO, Jean-Claude Mailly. Fils d'un employé de la SNCF, il avait participé en 1948 à la création du syndicat, qu'il dirigea de 1963 à 1989.

"André Bergeron aura profondément marqué la vie sociale et économique, pendant une période où de nombreux progrès et acquis sociaux ont été obtenus par la négociation collective. Les militants et militantes FO sont dans la peine", a déclaré FO dans un communiqué.

François Hollande salue un "grand syndicaliste"

Le président François Hollande a salué "un grand syndicaliste". "Durant toute sa vie, il incarna un syndicalisme offensif et réformiste, et participa à de nombreuses avancées sociales dans notre pays".

Le Premier ministre Manuel Valls a pour sa part rendu hommage à un "homme de conviction et de caractère, toujours au service des travailleurs", qui contribua notamment à "la création de l'assurance-chômage, l'Unédic, qu'il a présidée durant de longues années".

Apprenti-typographe à 14 ans

Né le 1er janvier 1922, André Bergeron était devenu apprenti typographe à 14 ans, dans une imprimerie du territoire du Belfort, et avait participé aux grèves de 1936. Après la guerre et des années de travail forcé en Autriche, il avait participé en 1948 à la création de FO, dont les militants venaient des rangs de la CGT.

Devenu secrétaire général de FO en 1963, André Bergeron occupera le devant de la scène sociale jusqu'à 1989. Il se verra offrir à plusieurs reprises un portefeuille ministériel mais déclinera toutes les sollicitations.

Pendant les événements de mai 68, il obtient du patronat que le SMIC horaire soit porté à 3 francs alors que la CGT et Jacques Chirac, mandaté par le Premier ministre de l'époque Georges Pompidou, s'étaient entendus sur 2,70 francs.

Réforme et compromis

Durant toute cette période, André Bergeron, qui se retire en 1989, incarnera un syndicalisme résolument réformiste tourné vers le compromis.

"Son engagement a été marqué par le souci des droits des travailleurs", a souligné le ministre du Travail, François Rebsamen. "Sa conviction était que ceux-ci ne peuvent progresser que par le compromis et la négociation" et "son message reste d'une parfaite actualité".

Sur un plan plus personnel, Jean-Claude Mailly a souligné qu'"il était très proche des militants". "Il arrivait très tôt au bureau le matin, vers 7h00", quand il était à la tête du syndicat. "Les militants le savaient et rentraient dans son bureau".

Le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a salué un "ami", homme "respecté de tous, travailleurs et patrons" qui "manquera à la gauche, au monde ouvrier et à la France".

Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, a rendu hommage à un homme "réputé pour son indépendance, son pragmatisme et son humanisme".