Barrage contesté de Sivens : Ségolène Royal évoque une "erreur d'appréciation"

Par latribune.fr avec AFP  |   |  408  mots
"Aujourd'hui, une décision de construction d'un ouvrage tel que celui-ci ne serait plus possible", a assuré la ministre de l'Ecologie
Très peu loquace sur le sujet cette semaine, Ségolène Royal est sortie de sa réserve ce dimanche. Selon la ministre de l'Ecologie, la décision de construire le barrage contesté de Sivens dans le Tarn relève d'une "erreur d'appréciation".

La décision de construire le barrage contesté de Sivens dans le Tarn, où les opposants organisent dans l'après-midi une marche de recueillement en mémoire de Rémi Fraisse, a relevé d'une "erreur d'appréciation", a estimé dimanche la ministre de l'Écologie Ségolène Royal.

"Il y a eu manifestement une erreur d'appréciation", a déclaré la ministre lors du Grand Rendez-vous LaMonde/i Télé/Europe 1, au lendemain de manifestations en hommage à Rémi Fraisse qui ont dégénéré à Nantes et Toulouse (une dizaine de blessés et une trentaine d'interpellations).

"La durée de la réalisation, d'obtention d'autorisations, des délais, est beaucoup trop longue sur ce type d'équipement, ce qui fait qu'au moment où les travaux commencent, souvent les ouvrages sont périmés", a-t-elle expliqué. "Aujourd'hui, une décision de construction d'un ouvrage tel que celui-ci ne serait plus possible", a assuré la ministre.

L'arrêt du projet n'est pas encore décidé

Interrogée sur un possible arrêt du projet, Ségolène Royal a dit ne pas vouloir "se substituer" au Conseil général du Tarn, maître d'ouvrage, mais la ministre a rappelé qu'elle recevrait les élus mardi à Paris pour "trouver des solutions".

A Lisle-sur-Tarn, près de Gaillac, le projet vise à créer une modeste retenue d'eau de 1,5 million de mètres cubes - pour un coût d'investissement de 8,4 millions d'euros - afin de sécuriser l'irrigation des cultures.

Les opposants dénoncent depuis plusieurs années un projet "mal ficelé" du Conseil général du Tarn qui selon eux n'a pas étudié les alternatives possibles, moins dommageables pour l'environnement.

Plusieurs rassemblements prévus

La ministre s'exprimait quelques heures avant une "marche de recueillement" organisée par les opposants sur le site à 14H00 en mémoire de Rémi Fraisse, ce manifestant de 21 ans mort il y a une semaine, jour pour jour, dans l'explosion d'une grenade offensive lancée par les gendarmes, selon les premiers résultats de l'enquête

Les participants prévoient de retracer le parcours emprunté dans la nuit du 25 au 26 octobre par Rémi et d'organiser un sit-in à l'endroit où il est mort, "en silence, sans slogan ni banderoles". Des arbres y seront plantés et les fleurs déposées.

Un autre rassemblement est prévu en milieu d'après-midi sur le Champs-de-Mars à Paris à l'appel notamment de l'ONG France Nature Environnement.