Charlie Hebdo : Cabu, Charb, Tignous, Wolinski et Bernard Maris tués dans l'attentat

Par latribune.fr avec AFP  |   |  729  mots
Le bilan provisoire est passé à 12 morts et 8 blessés dont 4 personnes grièvement selon le ministre de l'Intérieur..
Le journal Charlie Hebdo a été victime d'une fusillade ce mercredi matin par deux hommes cagoulés vêtus de noir lourdement armés. Le plan vigipirate a été relevé au niveau "Alerte attentat" dans toute l'Ile-de-France. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier commis en France depuis 40 ans.

Une fusillade a eu lieu ce mercredi matin vers 11h30 au siège du journal satirique Charlie Hebdo dans le 11e arrondissement de Paris, près du boulevard Richard Lenoir. L'attentat à fait douze morts, dont huit journalistes, et onze blessés dont quatre graves, a annoncé en fin de journée le procureur de la République, François Molins.

C'est l'attentat le plus meurtrier commis en France depuis au moins 40 ans. Les dessinateurs Cabu, Charb, Tignous et Wolinski, figures historiques de "Charlie", ont trouvé la mort lors de cette attaque, selon une source judiciaire. Cette annonce résulte d'une identification faite sur place par un survivant, a précisé le parquet. Bernard Maris, économiste et chroniqueur sur France Inter, a également été assassiné, a confirmé Radio France.

Deux policiers tués

Parmi les morts figurent aussi deux policiers, selon le parquet de Paris. L'un d'entre eux assurait la protection de Charb (directeur de la publication), selon une source proche de l'enquête. L'autre, blessé et gisant à terre, a été exécuté à bout portant par l'un des assaillants lors de sa fuite, selon une vidéo amateur authentifiée par les enquêteurs.

L'hebdomadaire était visé par des menaces constantes et faisait l'objet d'une protection policière depuis la publication de caricatures de Mahomet fin 2011, a rappelé son avocat, Richard Malka.

L'attaque pendant une conférence de rédaction

A l'issue d'une réunion de crise à l'Élysée, Bernard Cazeneuve a évoqué "trois criminels à l'origine" de l'attaque, sans préciser leur rôle. "Vers 11H30, deux hommes, armés de kalachnikov, ont fait irruption" au siège du journal satirique dans l'est parisien et "un échange de feu a eu lieu avec les forces de l'ordre", a décrit une source proche de l'enquête.

Selon un rescapé, les agresseurs ont fait irruption lors d'une conférence de rédaction. Un témoignage évoque des tirs de kalachnikovs, des corps inanimés au sol et des mares de sang.

Les agresseurs ont ensuite pris la fuite en voiture, braqué un automobiliste porte de Pantin, dans le nord de la capitale, et percuté un piéton.

François Hollande dénonce un "acte barbare"

François Hollande, qui est arrivé sur place autour de 13h, a déploré des "journalistes et des policiers lâchement assassinés". Il a dénoncé un "acte barbare" contre la liberté de la presse que "protège la République" et appelé la France "à faire bloc".

"Nous savions que nous étions menacés comme de nombreux pays dans le monde, parce que nous sommes un pays de liberté", a-t-il déclaré.

Le chef de l'Etat a tenu une réunion de crise à 14h avec les ministres concernés et promis de s'adresser au pays à 20h00 depuis l'Elysée..

Le plan vigipirate élevé au niveau "Alerte attentat"

Matignon a pour sa part annoncé que le plan vigipirate était élevé au niveau "Alerte attentat" dans toute l'Ile-de-France. Les organes de presse, les grands magasins, les lieux de culte et les transports ont été placés en "protection renforcée" en région parisienne.

"Tous les moyens sont mis en œuvre pour identifier, traquer et interpeller les auteurs" de l'attaque, a-t-on précisé de même source. Selon l'Intérieur, près de 500 CRS et gendarmes mobiles ont été déployés en renfort dans la capitale.

Une source gouvernementale a par ailleurs indiqué à l'AFP que Manuel Valls a "activé" la cellule interministérielle de crise du gouvernement et "confié la conduite opérationnelle au ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve".

Les sorties scolaires à Paris ont ainsi été suspendues jusqu'à nouvel ordre, selon le rectorat.

Les syndicats de la presse appellent à un rassemblement

La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont été chargées de l'enquête ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris, notamment du chef d'"assassinats en lien avec une entreprise terroriste", a précisé le parquet.

Plusieurs syndicats professionnels appellent à un rassemblement mercredi place de la République à Paris dans la foulée de l'appel du parti socialiste à une "marche des Républicains".

(Dernière mise à jour à 18h10)