Claude Guéant mis en examen pour "faux" et "blanchiment de fraude fiscale"

Par latribune.fr avec AFP  |   |  405  mots
La justice reproche également à Claude Guéant de ne pas avoir déclaré au fisc le revenu de la vente de ces tableaux. (Crédits : Photo AFP)
La justice demande à l'ancien ministre de l'Intérieur de s'expliquer sur la vente de deux tableaux flamands à un avocat malaisien, que Claude Guéant allègue pour justifier un virement de 500.000 euros reçu sur son compte depuis la Malaisie.

Claude Guéant a été mis en examen samedi 7 mars pour faux et usage de faux et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, dans l'affaire des tableaux flamands qu'il dit avoir vendus à un avocat malaisien pour expliquer un virement de 500.000 euros, a-t-on appris de source judiciaire.

Cette enquête avait été déclenchée après des accusations de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Mais c'est donc bien la vente alléguée de ces tableaux qui vaut à l'ancien bras droit de l'ex-chef de l'Etat d'être mis en examen.

Claude Guéant a "affirmé son innocence avec force et vigueur"

L'avocat de Claude Guéant, Me Philippe Bouchez el-Ghozi, a expliqué:

"On lui reproche, non pas des faits de corruption liés à ce soi-disant financement libyen de la campagne présidentielle, mais simplement on lui demande de s'expliquer davantage sur la vente des fameux deux tableaux qu'il a acquis il y a près de 22 ans".

"On lui demande simplement d'une part de justifier de la réalité de ces tableaux et on lui reproche également une fraude fiscale en n'ayant pas déclaré le revenu de la vente de ces tableaux", a-t-il détaillé, précisant que son client a "affirmé son innocence avec force et vigueur".

En lieu et place d'un "soi-disant financement libyen de la campagne présidentielle, on a un dossier qui se réduit simplement à justifier l'acquisition de deux tableaux il y a 22 ans et de leur réalité et, éventuellement, de leur déclaration fiscale, ce qui somme toute reste quelque chose qui se dégonfle tout à fait dans ce dossier présenté comme faramineux", a commenté l'avocat.

Un homme d'affaires saoudien aussi mis en examen

Dans le cadre de son contrôle judiciaire, Claude Guéant ne pourra pas se rendre en Malaisie, ni entrer en contact avec un homme d'affaires saoudien, Khalid Ali Bugshan, qui a aussi été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée.

Interdit de quitter le territoire français et soumis à une caution d'un million d'euros, Khalid Ali Bugshan est soupçonné d'avoir joué un rôle dans les flux financiers qui ont abouti au versement de 500.000 euros sur le compte de Claude Guéant. Il aurait en effet versé cette somme à une société malaisienne avant que celle-ci ne vire une somme équivalente sur le compte de l'ancien ministre.