La BCE envisage une baisse des taux en mars, ceux de la Banque d'Angleterre tombent à 1%

Par latribune.fr  |   |  547  mots
La Banque centrale européenne (BCE) a gardé ce jeudi son principal taux directeur inchangé, à 2%, mais la pause devrait être de courte durée face à la dureté de récession qui exige de nouvelles baisses des taux. La Banque d'Angleterre a encore baissé les siens d'un demi-point pour descendre à l'étiage historique de 1%.

Le principal taux directeur de la BCE, la Banque centrale européenne, qui détermine le coût du crédit en zone euro, reste à son plancher historique de 2% ce jeudi, à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE comme s'y attendaient la plupart des experts. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, l'avait déjà fait comprendre il y a trois semaines. Le prochain rendez-vous important pour la politique monétaire sera mars, pas février, avait dit l'ancien patron de la Banque de France.

"La Banque centrale européenne (BCE) n'exclut pas de baisser les taux directeurs lors de sa prochaine réunion en mars", a ainsi réitéré ce jeudi Jean-Claude Trichet au cours d'une conférence de presse.Si le niveau de 2% "n'est pas le niveau le plus bas imaginable pour le principal taux directeur", un taux zéro, à l'image de ce qu'ont choisi les Etats-Unis et le Japon, "n'est pas quelque chose que nous considérerions comme approprié pour le moment", a-t-il également déclaré.

Grâce à la chute des prix des matières premières, les prix à la consommation ont augmenté de seulement 1,1% sur un an en janvier, largement en dessous de l'objectif à moyen terme de la BCE qui est d'un peu moins de 2%. Le taux descendra "sous les 1% au printemps et devrait provisoirement être négatif cet été", souligne Alexander Krüger, expert BCE à la banque Bankhaus-Lampe, cité par l'AFP, l'Agence France Presse.

"La zone euro et ses principaux partenaires commerciaux subissent une période prolongée de ralentissement économique significatif. En conséquence, les pressions inflationnistes tant externes qu'intérieures s'atténuent", a déclaré Jean-Claude Trichet. Les craintes de déflation (baisse générale et durable des prix) ne sont donc pas prêtes de s'envoler dans les mois à venir. Les prix à la production industrielle de décembre, publiés mardi, ont encouragé les marchés à spéculer sur une baisse de taux dès jeudi. Ils ont reculé pour le cinquième mois consécutif, de 1,3% sur un mois, selon l'Office européen des statistiques Eurostat.

La BCE a réduit en quatre fois son taux de 2,25 points de pourcentage entre octobre et décembre. L'écrasante majorité des experts parie sur une nouvelle réduction du principal taux en mars, d'un demi-point à 1,50%, niveau inédit depuis sa création il y a dix ans.

De son côté, la Banque d'Angleterre (Bank of England, BoE) a décidé ce jeudi d'abaisser encore son taux d'intérêt directeur d'un demi-point, à 1%, un étiage jamais atteint depuis la création de l'institution en...1694. La BoE indique dans son communiqué : "l'économie mondiale est en proie à un ralentissement sévère et synchronisé. L'activité dans les économies développées est tombée nettement au quatrième trimestre 2008 et la croissance dans les économies émergentes semble se contracter de façon marquée".

La banque centrale britannique met aussi en avant les difficultés spécifiques de l'économie britannique tombée en récession après un recul du PIB (produit intérieur brut) de 0,6% au troisième trimestre et de 1,5% au quatrième : restriction du crédit pour les entreprises et les particuliers, baisse de la consommation, gel des embauches...