Les Européens veulent superviser la finance dans son ensemble

Par latribune.fr  |   |  521  mots
Les dirigeants européens réunis dimanche à Berlin se sont accordés sur la nécessité de superviser l'ensemble des marchés et des produits financiers, en particulier les fonds spéculatifs (hedge funds). Ils se sont prononcés pour des sanctions à l'encontre des paradis fiscaux.

Les Européens du G20 réunis dimanche à Berlin sont d'accords pour une régulation et une surveillance de l'ensemble des acteurs des marchés, y compris des fonds d'investissement spéculatifs (hedge funds),selon un communiqué publié. Les Européens sont tous d'accords sur le fait que "aucun marché financier, aucun produit financier, aucun acteur des marchés ne peut agir sans régulation ou surveillance", ont indiqué des sources aux agences de presse. 

"La demande d'une régulation directe des hedge funds n'a plus été mise en cause par aucun des participants", selon les mêmes sources. Les fonds spéculatifs sont régulièrement accusés d'avoir, par leur volatilité et leur opacité, contribué à la crise financière internationale. Jusqu'à présent les Britanniques semblaient réticents à les réguler.  "Au final des progrès clairs et importants sont apparus dans la mise au point d'une position commune des participants européens au sommet de Londres", selon ces sources gouvernementales allemandes, qui impliquent donc qu'il n'y a pas accord sur tout. "Les ministres des Finances réunis aujourd'hui pour préparer le G20 ne publierons pas de texte commun à l'issue de la rencontre. Ils y renoncent avant tout pour laisser aux pays de l'Union européenne absents la possibilité de se joindre à une position commune pour le sommet financier international de Londres", ont-elles ajouté.

La chancelière Angela Merkel et son ministre des Finances Peer Steinbrück, hôtes de ce mini-sommet informel, ont accueilli leurs homologues européen du G7 (Royaume-Uni, Italie, France) pour une réunion de travail de quelques heures. L'Espagne et les Pays-Bas ont aussi été conviés, de même que les présidents de la Commission européenne Manuel José Barroso, de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet et de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Le Premier ministre Tchèque Mirek Topolanek, dont le pays préside l'Union européenne, assiste aussi aux discussions. Il a rencontré à part la chancelière et le président de la BCE.

La rencontre doit permettre "de prendre des décisions sur des mesures envisagées" pour réformer la finance internationale, avait indiqué la chancelière conservatrice, "afin d'arriver unis et pleins d'ambitions à Londres" où le président américain Barack Obama fera ses premiers pas sur la scène internationale. La dégradation vertigineuse des banques en Europe de l'Est, et les menaces qu'elle fait peser sur le secteur financier de l'ouest, sera aussi au menu des discussions.

A la mi-novembre à Washington, les Etats du G20 (G7, Russie, 12 pays émergents dont la Chine, le Brésil ou l'Arabie saoudite) s'étaient mis d'accord sur un catalogue de 47 points, visant globalement à instaurer plus de transparence et de régulation. A charge pour le sommet de Londres de passer au concret. L'Europe a besoin de resserrer les rangs. Les aides à l'industrie automobile lancées par Paris, Madrid et Rome ont fait grincer des dents à Berlin et Bruxelles. Le plan de relance géant de 787 milliards de dollars mis en oeuvre par Barack Obama a aussi alimenté les craintes des Européens sur une résurgence du protectionnisme.