G20 : les Etats-Unis plaident pour un soutien massif de la demande

Par latribune.fr  |   |  373  mots
Les pays du G20 doivent apporter un soutien massif à la demande internationale, affirme le conseiller économique américain Lawrence Summers. La conjoncture exige, selon lui, "une action extraordinaire" des pouvoirs publics. Les récentes déclarations du FMI vont également dans ce sens.

A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles, c'est, substance, la teneur des déclarations de Lawrence Summers au "Financial Times". Le conseiller économie de la Maison Blanche exhorte les Etats du G20 à soutenir encore la demande mondiale.

"Nulle part on ne doit commencer à réduire sa contribution à la demande mondiale. L'ordre du jour qui importe réellement, c'est celui de la demande mondiale", a-t-il martelé, alors que la prochaine réunion du G20 doit se tenir à Londres le 2 avril prochain. Il a ajouté que la conjoncture exige "une action extraordinaire des pouvoirs publics en ces temps".

On est loin du discours ultra-libéral centré sur la non-intervention de l'Etat, qui a longtemps été celui des Etats-Unis. Le conseiller de la Maison Blanche prône même le contraire, assumant tout à fait le caractère inhabituel de ses propos: "l'idée selon laquelle l'économie s'équilibre d'elle-même est généralement vraie, mais elle est aussi fausse quelques fois par siècle, et c'est le cas aujourd'hui", a-t-il ainsi affirmé.

L'administration de Barack Obama a dévoilé en février un plan de relance doté de 787 milliards de dollars et destiné à renforcer la demande intérieur. Il attend visiblement des efforts similaires de la part des autres pays riches de la planète.

Ces déclarations rejoignent celle du Fonds monétaire international (FMI) qui a exhorté vendredi les Etats à examiner de nouvelles mesures de relance pour 2010, la plupart des plans adoptés jusqu'à présent concentrant les dépenses sur 2009.

De plus, le FMI devrait avoir besoin d'un "minimum requis" de 500 milliards de dollars pour rassurer les marchés mondiaux, a confirmé Mark Brown, un représentant britannique du G20. Cela correspond à un doublement de son financement, annoncé par les pays européens du G20 le 22 février dernier.

Le programme de prêts accordés par le FMI pour la relance économique a déjà été étendu à des pays d'Europe de l'Est, comme l'Ukraine et les demandes devraient arriver du monde entier dans les mois à venir. Le sommet du G20 de Londres devrait donc donner le signal que les pays riches ont une stratégie crédible pour faire face à la crise, et cela comprend le financement du FMI, selon Mark Brown.