Les prix du pétrole en hausse malgré le statu quo de l'Opep

Par latribune.fr  |   |  565  mots
Après la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole de laisser ses quotas inchangés jusqu'en mai, les cours du brut sont repartis à la hausse dans le sillage des Bourses mondiales.

Les prix du pétrole sont repartis à la hausse ce lundi, malgré la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de maintenir inchangés ses quotas de production. A la clôture du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" a ainsi pris 1,10 dollar, à 47,35 dollars. A Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, qui deviendra le nouveau contrat de référence dès ce mardi, gagnait 56 cents à 46,44 dollars.

Après avoir souffert du statu quo en début d'échange, les marchés sont repartis à la hausse, portés par le regain des Bourses mondiales. Les cours du pétrole s'étaient raffermis la semaine dernière, dans l'espoir d'un nouveau tour de vis du cartel, qui représente 40% de la production mondiale. Espoir alimenté par plusieurs pays membres mais qui n'a pas été concrétisé.

"L'Opep maintient la production jusqu'en mai", a indiqué dimanche le ministre irakien du Pétrole Hussein Al-Chahristani a l'issue de la réunion ministérielle de mars du cartel. Pas de surprise donc. Le prochain point est prévu le 28 mai à Vienne. Il s'agira de voir la situation sur le marché notamment après la réunion des pays du G20 le 2 avril à Londres.

Pour Rafael Ramirez, l'homogue vénézuélien du ministre irakien, le danger pour les prix venait aussi "du niveau des stocks de pétrole qui est trop élevé, il est à un niveau record". Interrogé sur ce qu'il adviendra si les stocks n'ont pas diminué d'ici le mois de mai, il a pronostiqué "une grande instabilité sur le marché".

Selon le ministre qatari, tous les Etats membres de l'organisation "se sont engagés à respecter les quotas de production". "Avant de baisser encore l'offre, il faut que nous respections nos engagements. Nous sommes mis d'accord pour que tous les membres retirent 800.000 barils qui restent sur le marché", a-t-il expliqué.

Depuis septembre, l'Opep a décidé de retirer du marché un total de 4,2 millions de barils par jour (mbj) pour enrayer l'effondrement des cours du brut, qui a sombré jusqu'à 32,40 dollars le baril après un pic de 147,5 dollars le 11 juillet dernier. Le plafond actuel de production, pour 11 des 12 pays membres (l'Irak n'est pas soumise à des quotas) est fixé à 24,84 millions de barils par jour.

Lors de la conférence de presse finale de la réunion, le secrétaire général du cartel, Abdallah al-Badri a déploré la forte réduction de la demande de brut en raison de la récession économique mondiale, espérant que l'estimation d'un recul de 1 million de baril par jour de la demande en 2009 "sera le niveau le plus bas" de la baisse. "Par conséquent, des niveaux élevés de stocks, qui représentent actuellement 59 jours de consommation, vont persister", poursuit le communiqué, ajoutant que l'Opep avait toutefois salué "les premiers signes d'un renversement de tendance pour les stocks de brut".

Dans son communiqué final, le cartel a souligné "son engagement à respecter complètement sa décision de décembre 2008 pour aider à davantage stabiliser le marché", en référence à la réduction de l'offre de 2,2 millions de barils décidée en Algérie. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'Opep aurait appliqué jusqu'à présent à 80% son engagement de réduction mais dépasserait encore d'environ 900.000 barils/jour l'objectif qu'elle s'est assigné.