Très mauvaises perspectives pour les pays de l'OCDE

Par source AFP  |   |  636  mots
D'ici la fin 2010, le chômage pourrait approcher un taux à deux chiffres dans tous les pays du G8, à l'exception du Japon, tout comme dans l'ensemble de la zone OCDE selon l'Organisation de coopération et de développement économiques. Le PIB de la zone pourrait déjà se contracter de 4,3% cette année.

Le G8 Social de Rome consacré aux "conséquences humaines" de la crise financière s'est ouvert dimanche sur de sombres perspectives, l'OCDE craignant que le taux de chômage dans les trente pays de sa zone n'approche les 10% d'ici fin 2010.
"D'ici la fin 2010, le chômage pourrait approcher un taux à deux chiffres dans tous les pays du G8, à l'exception du Japon, tout comme dans l'ensemble de la zone OCDE", écrit l'Organisation de coopération et de développement économiques dans un document remis à la presse à l'ouverture du G8.
L'OCDE indique que ce taux de chômage a atteint 6,9% en janvier 2009, "soit une augmentation de près d'un point qu'un an plus tôt". En une année, "près de 7,2 millions de personnes ont ainsi rejoint les rangs des chômeurs dans la zone" OCDE, selon ces données.
"Il faut être prudent avec les différentes prévisions" car "les organisations qui les produisent sont souvent contraintes de les corriger", a toutefois nuancé le ministre italien du Travail Maurizio Sacconi lors de la conférence de presse ouvrant le sommet social de trois jours.
"Nous sommes ici pour affronter ensemble la dimension humaine de la crise, contre laquelle il faut prendre des mesures ciblées, même temporaires pour protéger les revenus des personnes qui sont touchées", a-t-il souligné.
Intitulé "People first", le G8 (Italie, USA, France, Grande-Bretagne, Japon, Canada, Allemagne, Russie) a élargi la moitié de ses sessions aux ministres du Travail de Chine, d'Inde, du Brésil, du Mexique, d'Afrique du sud et d'Egypte. Participent également l'OCDE, le FMI et l'Organisation internationale du Travail (OIT).
"Jusqu'à maintenant, les gouvernants se sont occupés des banques, des marchés et des intermédiaires financiers, parce qu'il fallait apporter de la stabilité au monde de la finance", a souligné Maurizio Sacconi, qui va proposer au sommet l'adoption d'un "pacte global de protection sociale".
"Lorsque les gens voient que des milliards de dollars sont dépensés pour essayer de renflouer le système bancaire, qu'ils perdent leur travail et que le gouvernement dit qu'il ne peut pas intervenir, c'est du socialisme pour les riches et du néolibéralisme pour les pauvres", a dénoncé lors de cette conférence de presse John Evans, responsable du Comité syndical consultatif (Tuac) auprès de l'OCDE.
"Plus de 200 millions de travailleurs pourraient tomber dans l'extrême pauvreté, notamment dans les pays en développement où il n'y a pas de filet de sécurité", a estimé le Tuac dans un document distribué à la presse.
Dans ses prévisions annuelles publiées en janvier, le Bureau international du travail (BIT) avait estimé que la crise pourrait augmenter de 51 millions le nombre de chômeurs pour 2008 et 2009.
Des chiffres qui doivent cependant être révisés en tenant compte de la projection de la récession (de -0,5% à -1%) désormais prévue par le FMI.
Cette contraction plus sévère que prévu "va bouleverser de façon spectaculaire le chômage dans de nombreux pays" et "menace de jeter des millions de personnes dans la pauvreté", s'est alarmé il y a une semaine le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn.
Il a assuré que le Fonds monétaire international allait désormais poser une nouvelle "conditionnalité sociale" pour l'octroi de ses prêts: "une partie de l'aide devra être utilisée pour protéger les plus vulnérables" notamment avec des "filets de sécurité" sociaux.
Le G8 Social se conclura mardi vers 13H00 GMT par une conférence de presse à laquelle participera le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.

Toujours concernant les pays de l'OCDE, leur PIB global pourrait se contracter de 4,3% en 2009, a affirmé ce lundi à Rome le secrétaire général de l'organisation, Angel Gurria, cité par les agences italiennes.