Conclusions historiques du G20 face à la crise

Par latribune.fr  |   |  559  mots
Les dirigeants du G20 réunis à Londres ont trouvé un accord sur l'ensemble des grands sujets sur la table : aides financières internationales notamment du FMI, paradis fiscaux, titrisation, normes comptables, salaires et bonus dans la finance, agences de notation... L'OCDE a publié dès hier soir deux listes sur les paradis fiscaux.

Avant même la publication du communiqué final, Nicolas Sarkozy a lui-même présenté les décisions prises par le G20. Pour le chef de l'Etat, les grands dirigeants se sont mis d'accord pour "réformer en profondeur l'organisation internationale" et définir "une stratégie de sortie de crise". Et ce pour la première fois depuis 1945 et les accords de Bretton Woods.

De très importants moyens financiers supplémentaires ont été octroyés pour soutenir l'économie mondiale : 500 milliards de dollars de plus pour le FMI dont les moyens vont ainsi être triplés, 250 milliards de dollars pour les instances internationales afin de soutenir le commerce mondial, 250 milliards de dollars de DTS, droits de tirages spéciaux (panier de monnaie) supplémentaires et 100 milliards de plus pour les banques de développement. Soit un total de 1100 milliards de dollars.

Selon le communiqué final, les mesures prises vont permettre d'injecter 5000 milliards de dollars supplémentaires dans l'économie (soit quatre points de croissance en plus) et de permettre sa transition vers un système respectant davantage l'environnement.

Une organisation mondiale de la finance, le Conseil de stabilité financière, va se substituer à l'actuel Forum de stabilité financière afin d'intégrer les grands pays émergents tels la Chine et l'Inde ainsi que l'Espagne, les pays du Forum de stabilité financière, et la Commission européenne.

Sur les paradis fiscaux, l'accord stipule que "le temps du secret bancaire est révolu". Si une liste n'a pas été publiée à l'issue de la réunion, elle doit être publiée par l'OCDE et le G20 en prend note. Les pays non membres discuteront avec l'Organisation afin de voir comment ils vont se plier à ses règles. Nicolas Sarkozy a expliqué qu'il vaut mieux que ce soit l'OCDE, dotée dun secrétariat général et non le G20, qui gère ce dossier. Il n'a pas caché qu'il y avait eu un "débat franc". l'OCDE a d'ailleurs publié dès jeudi soir deux listes sur ces fameux paradis fiscaux.

Sur la titrisation bancaire, à l'origine d'une partie de la crise avec la titrisation des fameux prêts immobiliers à risque américains, les "subprime", décision a été prise d'imposer aux banques d'en garder une partie dans leur bilan. Aucun ratio n'a été fixé, la France indiquant que la décision a porté autour des 5% mais que Paris et Berlin veulent aller au delà.

Autres responsables partiels de la crise financière, les agences de notation feront l'objet d'un contrôle accru sous la forme d'un code de bonne conduite, tout comme les fonds spéculatifs ("hedge funds") qui auront une obligation de déclaration et d'immatriculation. Les normes comptables seront revues notamment pour ne pas prendre en compte la seule valeur du marché qui amplifie les effets des variations boursières et donc les crises financières quand les marchés dégringolent. Les pays du G20 se sont aussi mis d'accord pour mettre en oeuvre de "nouvelles règles" sur les salaires et les bonus au niveau mondial. Ils ont adopté un principe commun de politique salariale responsable.

Avec ces décisions, Nicolas sarkozy s'est dit "heureux du résultat". Il a précisé qu'un troisième sommet va se réunir à New-York en septembre. Il s'agira d'un sommet d'évaluation des décisions prises.