Axel Weber (BCE) contre un taux de refinancement sous la barre de 1%

Par latribune.fr  |   |  470  mots
L'un des hauts responsables de la Banque centrale européenne, Axel Weber, s'est prononcé ce mercredi contre une baisse du principal taux directeur de la zone euro en dessous du seuil de 1%. Début avril, la BCE avait abaissé ce taux d'un quart de point, de 1,50% à 1,25%, tout en laissant entendre qu'une nouvelle diminution de la même ampleur pourrait avoir lieu en mai.

Axel Weber, un des hauts responsables de la Banque centrale européenne (BCE) et président de la Bundesbank, s'est prononcé ce mercredi contre une baisse du principal taux directeur de la zone euro (le taux de refinancement ou "refi") en dessous du seuil de 1%. Début avril, la BCE l'avait abaissé d'un quart de point, de 1,50% à 1,25%. Son président, Jean-Claude Trichet, avait laissé entendre qu'une nouvelle diminution de la même ampleur pourrait avoir lieu en mai.

"Je juge de manière critique des réductions [de ce taux] en dessous de 1% car les prêts mutuels de liquidités ne seraient ainsi pratiquement plus rémunérés", et le marché interbancaire se retrouverait menacé d'une paralysie totale, a déclaré Axel Weber, selon le texte d'un discours prononcé à Hambourg.

"Etant donné la contraction continue de l'économie réelle et l'évolution désinflationniste en zone euro, il faut s'attendre à ce que la BCE procède à de nouvelles baisses de taux dans les mois à venir", a estimé l'institut de conjoncture berlinois DIW. Dans son rapport de printemps publié ce mercredi, ce dernier met en garde contre des risques de déflation, soit une baisse durable et généralisée des prix, que la BCE a jusqu'ici plutôt tendance à tempérer.

Contrairement à la Réserve fédérale américaine (Fed) ou à la Banque du Japon, la BCE est réticente à faire tomber son principal taux de refinancement à un niveau proche de zéro, ce qui lui vaut souvent d'être critiquée pour une prudence jugée extrême face à la crise mondiale. Mais pour Axel Weber, ces reproches sont infondés. "Le taux de l'argent au jour le jour, c'est-à-dire le taux auquel les banques se prêtent des liquidités entre elles sur un jour, est nettement inférieur au principal taux de refinancement", a-t-il argumenté.

Le taux de dépôt au jour le jour a, au fil des semaines, supplanté le "refi" comme référence sur le marché monétaire. Actuellement à 0,25%, ce taux devrait avoir atteint son plancher, a déclaré Axel Weber.

Il a également redit la BCE présenterait début mai ses décisions sur des mesures supplémentaires pour relancer le crédit et stimuler l'économie. Il s'agira certainement, comme le prévoient de nombreux économistes, de mesures visant à faciliter l'accès des banques à des liquidités, telles que "le prolongement de la maturité des opérations de refinancement", a-t-il dit Axel Weber. "Des interventions directes sur le marché des capitaux devraient passer après", a-t-il estimé.

Les économistes s'attendent aussi à ce que la BCE se donne les moyens d'acheter des titres de créance privée, pour aider plus directement l'économie comme le font entre autres la Fed ou la Banque d'Angleterre.