Le FMI estime que la crise financière coûtera plus de 4.000 milliards de dollars

Par latribune.fr  |   |  405  mots
Le Fonds monétaire international a revu à la hausse son estimation du coût de la crise financière mondiale, qui se monte pour lui à plus de 4.000 milliards de dollars.

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse ce mardi son estimation du coût de la crise financière mondiale. Désormais l'institution dirigée par Dominique Strauss Kahn estime que la crise aura coûté plus de 4.000 milliards de dollars. Le FMI parvient au chiffre de 4.054 milliards de dollars en additionnant les pertes liées à des dépréciations d'actifs financiers américains (2.712 milliards), européens (1.193 milliards) et japonais (149 milliards).

Cette estimation, qui couvre la période allant depuis le début de la crise financière à l'été 2007 jusqu'en 2010, a été publiée dans le dernier "Rapport sur la stabilité financière mondiale" du Fonds. La précédente estimation, qui datait de janvier, ne prenait en compte que les actifs américains, et se montait à 1.405 milliards de dollars, soit un peu moins de la moitié.
 
"Le système financier mondial reste soumis à très rude épreuve, à l'heure où la crise s'étend aux ménages, aux entreprises et aux banques, tant dans les pays avancés que dans les pays émergents", a indiqué le FMI. "Le ralentissement de l'activité économique pèse encore plus lourdement sur les bilans des banques, dont les actifs continuent de se dévaloriser, compromettant ainsi leurs ratios de fonds propres et l'ouverture de nouveaux crédits", a ajouté l'institution multilatérale.


Sur l'ensemble des pertes, le FMI estime que les banques en supporteront 2.470 milliards (soit 61% du total), et que sur leur part, elles doivent encore en admettre les deux tiers. "L'admission des pertes est incomplète et le capital est insuffisant dans un scénario de récession", selon les calculs du FMI. Relevant "les premiers signes de stabilisation" du système financier mondiale, l'institution appelle à "d'autres mesures énergiques et efficaces et une plus grande coopération internationale pour entretenir ce redressement, rétablir la confiance du public dans les institutions financières et normaliser les marchés".


"La détérioration du crédit pourrait considérablement s'aggraver pour les banques européennes en particulier, y compris par le biais de leur exposition à l'Europe émergente", écrivent les économistes du Fonds. Le FMI estime que pour parvenir à retrouver des fonds propres correspondant à 1/25ème de leurs crédits, les banques américaines et européennes vont devoir respectivement rassembler 275 milliards et 600 milliards de dollars de capitaux. Le chiffre se monterait à respectivement 500 et 1.200 milliards pour revenir aux normes qui prévalaient au milieu des années 1990.