Le G7 entrevoit une lueur d'espoir face à la crise

Par Xavier Harel, envoyé spécial de La Tribune à Washington  |   |  526  mots
Les ministres des Finances et les banquiers centraux des sept pays les plus industrialisés entrevoient un retour de la croissance d'ici la fin de l'année. Ils s'engagent à tout faire pour soutenir le système financier.

 La lumière au bout du tunnel ? Les grands argentiers, qui se sont réunis vendredi à Washington en marge des réunions de printemps du FMI ( Fonds monétaire international) et de la Banque Mondiale, ont voulu adresser un message d'espoir. « Les données récentes suggèrent que le rythme du recul de l'activité de nos économies s'est ralenti et que certains signes de stabilisation apparaissent », indiquent-ils dans leur communiqué final. « L'activité économique devrait commencer à reprendre plus tard dans l'année », même si de « forts risques » demeurent.
 

« Nous voyons quelques signes encourageants. Et grâce aux mesures et aux programmes lancés, nous voyons les primes de risques reculer et les écarts de taux baisser, et quelques améliorations sur les marchés financiers", a souligné le secrétaire au Trésor américain Tim Geithner à l'issue du G7. « Certaines mesures de la consommation, certaines mesures de l'activité économique aux Etats-Unis et dans d'autres économies ont commencé à se stabiliser. Les conditions sur certains marchés ont commencé à montrer une amélioration modeste", a-t-il poursuivi. « C'est très encourageant, nous devons renforcer cela", a-t-il ajouté.
Les signes de reprises de l'activité sont encore modestes. Mais plusieurs indices importants ont cessé de se dégrader. L'indice de confiance des milieux d'affaires allemands, Ifo, s'est ainsi redressé en avril après avoir atteint en mars sont plus bas niveau depuis 26 ans. Le FMI estime que l'activité mondiale devrait se contracter de 1,3% cette année ce qui constitue la récession la plus sévère, « et de loin », depuis la Seconde Guerre mondiale. Les autorités américaines ont annoncé vendredi la faillite de quatre banques régionales supplémentaires tandis que le chômage en Espagne a franchi la barre des 4 millions de personnes pour toucher 17,4% de la population active.
 

Le G7 refuse pour autant de baisser la garde. Les sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie) se sont de nouveau engagés à faire les efforts budgétaires « nécessaires » pour restaurer la croissance. De nouveaux plans de relance si l'activité venait à faiblir davantage ne sont donc pas écartés malgré une dégradation spectaculaire des finances publiques. Le FMI estime que les déficits publics devraient atteindre cette année 13,6% du PIB aux Etats-Unis, 9,9% au Japon, 9,8% au Royaume-Uni et 6,2% en France.
Comme gage de leur engagement, les ministres des Finances des sept pays les plus développés ont promis d'injecter autant de capital que nécessaire pour maintenir la stabilité du système financier et de s'abstenir "d'ériger de nouvelles barrières" au commerce international, répondant ainsi aux inquiétudes des pays les plus pauvres.
 

Le G7 s'est en outre félicité des « progrès accomplis » pour assurer un financement supplémentaire au Fonds monétaire international (FMI). Le G20 s'est engagé à Londres à tripler les ressources du Fonds pour les porter à 750 milliards de dollars. Le G7 a en outre salué la contribution de « nombre de pays », dont la Chine, qui jouent désormais un « rôle majeur » dans l'économie mondiale, et se sont engagés à les associer davantage dans la gestion de l'économie mondiale.