G7 : Polémique sur le coût de la crise financière

Le FMI estime que les besoins en recapitalisation des banques européennes seront de 750 milliards de dollars d'ici fin 2010. Un chiffrage jugé fantaisiste par plusieurs pays membres du G7.

Les ministres des finances et les banquiers centraux du G7 se sont, une nouvelle fois, engagés à tout faire pour relancer la distribution de crédit, à fournir les liquidités nécessaires au système financier et à recapitaliser les banques lorsque cela est nécessaire. Le directeur du FMI, Dominique Strauss Khan, martèle depuis des jours qu?une reprise durable de la croissance passe par un nettoyage à la paille de fer des bilans banques. Un diagnostic partagé par le G7 qui juge en revanche fantaisiste le chiffrage du FMI sur les besoins de recapitalisation des banques européennes.
Dans son dernier rapport sur la stabilité financière dans le monde, le FMI estime que la facture de la crise pour les établissements financiers pourrait finalement dépasser les 4000 milliards de dollars sur la période 2007-2010. Le FMI estime également que pour rétablir le ratio fonds propres sur ensembles des prêts (leverage ratio) de 6% qui prévalaient avant la crise, les banques américaines vont devoir être recapitalisée de 500 milliards, les banques de la zone euro de 725 milliards de dollars et celles du Royaume-Uni de 225 milliards. Un chiffrage vigoureusement dénoncé par la ministre de l?Economie Christine Lagarde et le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer.
La méthodologie utilisée par le FMI pour arriver au chiffre de 750 milliards de dollars « ne nous paraît pas pertinente », a indiqué Christian Noyer qui souligne que ces résultats ne sont absolument pas « corroborés » par les travaux de la Banque de France. Le gouverneur de la Banque de France reproche aux économistes du Fonds d?avoir calqué la situation américaine sur l?Europe. En posant comme hypothèses une forte récession, une hausse considérable du coût risque et des pertes de marché importante, « nous ne trouvons pas ce type de résultat pour la France ».
Le gouverneur de la Banque de France voit finalement dans le chiffrage du FMI une démarche politique. « L?objectif du FMI n?était pas d?apporter une vérité scientifique mais de convaincre tout le monde d?achever l?assainissement du secteur financier », a conclut Christian Noyer visiblement irrité. Impossible de trancher une telle querelle. Il n?est pas inutile toutefois de rappeler qu?il y a un an, la France avait également jugé excessivement pessimistes les prévisions du FMI. L?institution de Bretton Woods tablait alors sur une croissance de l?économie mondiale de 3,8% en 2009. Elle devrait se contracter de 1,3%.

 

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