La Chine continue d'acheter massivement de la dette américaine

Par latribune.fr  |   |  323  mots
Malgré des réserves quant à la politique monétaire américaine ces derniers mois, le gouvernement chinois continue d'acheter de grandes quantités de bons du Trésor américain.

La Chine se retrouverait-elle prise au piège de sa propre politique monétaire? D'après le "Financial Times", la République populaire est en tout cas "prise au piège du dollar" et continue d'acheter massivement des bons du Trésor américain dont il est le premier détenteur étranger. Il en possède actuellement pour 768 milliards de dollars.

Le gouvernement chinois n'a pourtant pas caché ses réticences ces derniers mois, au sujet de la politique monétaire mise en place par Washington pour lutter contre la crise. Le Premier ministre, Wen Jiabao, a plusieurs fois fait part de ses craintes que la poursuite d'une politique de déficit public ne conduise à un effondrement du dollar.

Or, d'après le quotidien anglo-saxon, les actifs en dollars représentent 70% du Safe, le fonds d'investissement de la Chine à l'étranger. Le pays possède un quart de la dette américaine détenue par des investisseurs étrangers. Le marché de la dette américaine, qui est actuellement noté AAA, reste le seul suffisamment massif et liquide pour satisfaire la frénésie d'achat chinoise, selon le "Financial Times".

L'effondrement des deux grands acteurs du refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae il y a quelques mois a contraint les autorités chinoises à ajuster sa stratégie d'achat en privilégiant les titres à courte échéance plutôt que les obligations à maturité plus longue. Mais Pékin n'a jamais fondamentalement modifié sa stratégie en tournant le dos aux valeurs en dollars.

D'ailleurs, les économistes chinois n'ont pas vraiment une meilleure opinion des autres devises de référence dans le monde. Ils ont une perspective très négative sur la livre sterling et restent neutre sur l'euro. Même si le dollar est tombé à son plus bas niveau depuis le début de l'année en fin de semaine dernière, il reste une devise sûre pour Pékin.