Le FMI annonce la reprise mondiale

Par source Reuters  |   |  381  mots
Alors que successivement la France, l'Allemagne et le Japon ont annoncé leur sortie de récession, le Fonds monétaire international estime que la reprise mondiale a commencé. Mais il souligne que le redressement ne sera pas simple.

La reprise économique mondiale a commencé mais il faudra, pour la conforter, que les Etats-Unis recentrent leur économie sur les exportations et que l'Asie augmente ses importations, estime l'économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI).
Dans un article publié mardi par l'organisation, Olivier Blanchard explique que le potentiel de croissance mondiale pourrait être, durant cette reprise, inférieur à son niveau d'avant la crise financière.
"Le redressement ne sera pas simple", écrit-il. "La crise a laissé des cicatrices profondes, qui affecteront aussi bien l'offre que la demande pendant de nombreuses années."
Il ajoute que la consommation aux Etats-Unis, qui représente environ 70% de l'activité économique du pays et une part importante de la demande mondiale, ne devrait pas retrouver rapidement ses niveaux d'avant la crise.
Les ménages américains, explique-t-il, sont désormais plus conscients de l'existence des "tail risks", expression utilisée pour évoquer des événements dont la probabilité d'occurrence est très faible mais dont les conséquences peuvent être dévastatrices.
Les Américains ne devraient donc pas renouer avec leurs habitudes de consommation antérieures et les Etats-Unis, comme ses partenaires commerciaux, devront s'adapter à cette nouvelle donne, poursuit Olivier Blanchard.
Les pays émergents d'Asie, et en premier lieu la Chine, joueront donc un grand rôle.
"Du point de vue des Etats-Unis, une diminution de l'excédent courant de la Chine contribuerait à augmenter la demande et favoriserait la reprise américaine", prévoit-il. "Cela se traduirait par une augmentation des importations américaines qui favoriserait la reprise mondiale."
Mais pour que la demande intérieure chinoise augmente, il faudra que les autorités fournissent à la population un système de protection sociale et augmente l'accès des particuliers au crédit.
Olivier Blanchard estime par ailleurs que, dans la quasi-totalité des pays, la crise a alourdi le fardeau budgétaire de l'Etat, rendant inévitable une augmentation de la fiscalité.
Il ajoute que la croissance mondiale ne suffira pas à court terme à réduire le chômage et que celui-ci n'atteindra son niveau maximal que dans le courant de l'année prochaine.
"Tout cela signifie que nous pourrions ne pas retrouver l'ancien chemin de la croissance et que le potentiel de croissance pourrait être inférieur à son niveau d'avant la crise", conclut-il.