Bonus : Obama dit non à un plafonnement

Par latribune.fr  |   |  517  mots
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)
Le président américain refuse un retour des "comportements inconsidérés" et des "excès incontrôlés", rappelant sa volonté de mettre en place une réforme "énergique" du système réglementaire. Mais il s'oppose également au plafonnement des rémunérations variables.

Un an après la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers, qui a fait vaciller la finance mondiale, Barack Obama a averti ce lundi qu'il ne permettrait pas un retour des comportements du passé. "Au lieu de tirer les leçons de Lehman et de la crise dont ils n'ont toujours pas fini de se remettre, ils choisissent de les ignorer", a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé à New York. "C'est pourquoi je veux qu'ils m'entendent: nous ne reviendrons pas à l'époque des comportements inconsidérés et des excès incontrôlés qui sont au coeur de cette crise, quand trop de gens n'étaient motivés que par le goût des marchés vite expédiés et des primes juteuses".

Pour ce faire, le président des Etats-Unis a exhorté le secteur financier à ne pas entraver la réforme de la régulation et le Congrès à adopter avant la fin de l'année ses projets en la matière. "Il y a un an, nous avons constaté de manière très nette à quel point les marchés peuvent se tromper, comment le manque de règles de bon sens peut conduire à des excès et à des abus, à quel point nous sommes capables de nous approcher du précipice", a-t-il déclaré. "Un an plus tard, il nous appartient de mettre en oeuvre ces réformes, qui permettront d'empêcher que ce type de crise survienne à nouveau".

Dans un entretien à la chaîne CNBC, Barack Obama s'est également dit réticent à la mise en place d'un nouveau plan de relance budgétaire. "Ce qui retient notre attention, c'est la façon de créer des emplois (...) sans ajouter au déficit", a-t-il précisé.

Le président américain s'est par ailleurs clairement opposé au plafonnement des rémunérations variables pratiquées à Wall Street. Selon lui, la meilleure solution reste la transparence à l'égard des actionnaires qui doivent pouvoir se prononcer sur ces rétributions."A partir de ce moment-là, vous devez vous demander: pourquoi limiter la rétribution des dirigeants des banques de Wall Street et pourquoi pas les entrepreneurs de la Silicon Valley ou les joueurs de football de la NFL", a-t-il ajouté dans une interview à Bloomberg télévision.

Cette annonce ne devrait pas ravir les dirigeants des pays développés, invités à Pittsburgh aux Etats-Unis pour la réunion du G20 les 24 et 25 septembre prochain. Plusieurs d'entre eux, à commencer par Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et Gordon Brown, se sont prononcés pour un plafonnement. Les discussions devraient donc être tendues mais Barack Obama saisira tout de même l'occasion pour rappeller que le plus important est de "réformer ce qui ne va pas dans le système financier mondial, un système qui lie entre elles les économies et qui propage aussi bien les bénéfices que les risques (...) En même temps que les Etats-Unis réforment de manière énergique leur système réglementaire, ils s'emploieront à faire en sorte que le reste du monde fasse la même chose".