Bonus : position commune des Européens pour le G20

Par latribune.fr  |   |  624  mots
L'Union européenne arrivera bien unie lors du prochain sommet du G20. Les dirigeants de l'UE se sont en effet mis d'accord sur une position commune concernant les bonus bancaires.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE), réunis jeudi soir en Conseil européen, se sont mis d'accord sur une position commune sur la question des bonus en vue du sommet du G20 qui se tiendra les 24 et 25 septembre à Pittsburgh aux Etats-Unis.

Le texte final reprend l'essentiel d'une proposition de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne présentée début septembre. Il intègre ainsi la possibilité d'une "annulation" des bonus "lorsque les résultats de la banque connaissent une évolution négative". Par ailleurs, les dirigeants européens se sont mis d'accord sur un système de bonus-malus.

En revanche, sur le plafonnement de ces bonus, l'UE n'a pu trouver de consensus, en raison notamment de l'opposition de la Grande-Bretagne. La déclaration finale évoque donc l'ouverture d'une réflexion sur les moyens de limiter les rémunérations variables en les liant au chiffre d'affaires ou aux bénéfices des banques. Lundi, le président américain Obama s'était dit déjà opposé à un plafonnement chiffré des primes dans la finance.

Malgré ce point de désaccord, Nicolas Sarkozy s'est félicité de cet accord européen, qui permettra à l'UE d'aborder le rendez-vous de Pittsburgh "unie et forte". "Sur la régulation financière, sur les bonus, sur le fait que le monde de la finance doit changer et doit évoluer, il y a un accord général en Europe, des engagements précis et une volonté de faire bouger les choses", a déclaré le président français.

"En ce qui concerne les marchés financiers et les bonus, nous nous sommes mis d'accord pour dire que trop c'est trop et que nous devons nous éloigner de l'actuelle culture de rémunération basée sur la performance à court terme", a renchéri pour sa part le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, dont le pays préside l'UE.

Les Européens ont trouvé un allié inattendu auprès du président de Citigroup. Le patron de la banque américaine a jugé excessifs les 100 millions de dollars de salaire annuel promis à un trader d'une des filiales du groupe. Autre soutien surprise, le directeur général sortant de Morgan Stanley, John Mack, a estimé que le secteur bancaire devait contrôler de plus près les primes accordées à ses employés. "C'est évident, le secteur n'a pas suffisamment menotté les bonus", a-t-il déclaré à l'agence Reuters, reconnaissant que "à l'évidence, le secteur doit faire certains ajustements sur la façon de rémunérer ses salariés".

Taxe Tobin et climat

Parmi les autres sujets de la réunion, les Européens ont aussi discuté de l'idée d'une "taxe Tobin" sur les transactions financières, relancée récemment après la crise bancaire. Mais ils sont apparus divisés sur ce sujet. L'Allemagne, l'Autriche et la France s'y sont montrées favorables, mais la Suède est contre, tandis que le Royaume-Uni ou le Luxembourg ont souligné que la mesure n'était praticable que si elle est appliquée dans le monde entier.

Les Européens ont aussi accru la pression sur les Etats-Unis sur un autre sujet, celui de la lutte contre le réchauffement climatique, avant le sommet sur le climat de Copenhague en fin d'année. "Tous les pays qui ne l'ont pas encore fait devraient de manière urgente prendre des engagements ambitieux pour réduire leurs émissions à moyen terme", souligne le document final des dirigeants.

L'UE s'est quant à elle mis d'accord jeudi sur un engagement financier de cinq à sept milliards d'euros à destination des pays pauvres dans le cadre de la conférence de Copenhague sur le climat en décembre.