Jean-Claude Trichet dénonce "les mouvements désordonnés des taux de change"

Par latribune.fr  |   |  540  mots
La Banque centrale européenne a laissé son principal taux d'intérêt directeur inchangé à 1%. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a déclaré que l'engagement exprimé par les autorités américaines en faveur d'un dollar fort était "extrêmement important dans les circonstances actuelles" et a dénoncé "l'excès de volatilité et les mouvements désordonnés des taux de change".

La Banque centrale européenne (BCE) a laissé son principal taux d'intérêt directeur inchangé à 1%, a annoncé ce jeudi un de ses porte-parole, une décision largement attendue par les marchés.

Le taux de refinancement reste donc à son plus bas record de 1,0%, niveau qu'il occupe depuis mai, le taux de facilité de dépôt à 0,25% et le taux de prêt marginal à 1,75%.

Le président de l'institution, Jean-Claude Trichet, a indiqué lors de sa conférence de presse à Venise que "les taux d'intérêt actuels restent appropriés". "Les informations et analyses que nous recevons depuis notre réunion de début septembre ont confirmé nos dernières évaluations", a-t-il affirmé.

Parallèlement, la Banque d'Angleterre (BoE) a elle gardé son taux directeur inchangé à 0,5%, là aussi comme prévu.

Le président de la BCE a également déclaré attendre une reprise progressive de l'économie de la zone euro, même si les "incertitudes restent élevées". "La zone euro devrait bénéficier de la reprise des exportations. Les risques attachés aux perspectives économiques sont plutôt équilibrés", a-t-il analysé.

Concernant l'inflation, la bête noire de la BCE, un "retour à [sa] croissance modérée est à attendre au cours des prochains mois", selon Jean-Claude Trichet. "Les analystes monétaires confirment qu'il y a une faible pression inflationniste. La stabilité des prix sera maintenue à moyen terme." Les prix à la consommation ont baissé de 0,3% sur un an en septembre, pour le quatrième mois d'affilée et ne devrait pas, selon les prévisions, revenir en territoire positif avant décembre.

Appel à un dollar fort

L'engagement exprimé par les autorités américaines en faveur d'un dollar fort est "extrêmement important dans les circonstances actuelles", a par ailleurs déclaré le Français, qui était très attendu sur le sujet de la politique monétaire. La force actuelle de l'euro face au dollar désavantage les exportateurs européens et risque d'entraver une reprise de la zone euro, qui s'annonce déjà laborieuse, d'autant que les Etats-Unis sont soupçonnés de s'accommoder d'un billet vert faible propre à soutenir la relance de leur économie.

"L'excès de volatilité et les mouvements désordonnés des taux de change ont des implications néfastes pour la stabilité financière et économique", a-t-il ajouté, reprenant la déclaration sur les changes faite récemment par les ministres des finances du G7.

 "Pour ce qui est du rôle international de l'euro, depuis le lancement de l'euro, nous ne faisons pas campagne pour un usage international de l'euro", a-t-il aussi affirmé.

"Nous allons continuer à suivre de près" les évolutions sur le marché des devises, a indiqué Jean-ClaudeTrichet.

Garantir la "viabilité des finances publiques"

Sur la crise financière, Jean-Claude Trichet a souligné qu'il était "vital" que "les gouvernements mettent en place des mesures structurelles et communiquent de manière convaincante afin de montrer qu'ils s'engagent à garantir la viabilité des finances publiques."

Quant aux banques, elles "doivent prendre les mesures appropriées pour renforcer davantage leur base capitalistique, et si nécessaire, tirer tout l'avantage des mesures gouvernementales mises en oeuvre afin de soutenir le secteur financier, notamment pour ce qui est de la recapitalisation".