Les taux de la dette grecque à un plus haut niveau historique

Par latribune.fr  |   |  510  mots
Les taux des obligations grecques à 10 ans ont franchi ce lundi leur plus haut niveau depuis l'entrée du pays dans la zone euro, à 7,764%. Une escalade qui confirme les inquiétudes du marché sur la capacité de la Grèce à venir à bout de ses déficits. La réunion prévue ce lundi entre l'Union européenne, le Fonds monétaire international et le gouvernement grec a été reporté à mercredi pour cause de ciel européen paralysé.

Les taux des obligations grecques atteignent à nouveau des sommets. Les rendements des obligations à 10 ans ont franchi ce lundi leur plus haut niveau depuis l'entrée du pays dans la zone euro, à 7,764%, un taux proche de celui que doit proposer actuellement le Mexique pour lever de l'argent.

En d'autres termes, la Grèce doit désormais offrir un surplus ("spread") de 4,60 points de pourcentage par rapport à l'Allemagne pour emprunter sur les marchés. L'accalmie qui avait suivi l'annonce le 11 avril des modalités du plan d'aide européen à la Grèce aura donc été de courte durée.

Cette hausse est dans la continuité de vendredi, les investisseurs ayant manifesté en fin de semaine dernière une aversion pour le risque, après les révélations sur Goldman Sachs. Le gendarme boursier américain a annoncé des poursuites contre la banque d'investissement américaine, ce qui a refroidi les marchés et pesé par ricochet sur les actifs les plus fragiles comme la dette grecque.

Pas de nouvelles mesures d'austérité

Cependant, cette  tension sur les taux du pays reflète avant tout les inquiétudes sur la capacité de la Grèce à réduire ses déficits. Le gouvernement grec a d'ailleurs exclu lundi de durcir en 2010 les mesures d'austérité infligée au pays pour redresser ses finances, renvoyant aux deux années suivantes une éventuelle autre cure de rigueur.

"Les mesures et décisions que nous avons prises pour 2010 sont hypersuffisantes, elles vont plus loin que ce que nous auraient demandé le FMI et les autres organismes parties prenantes au mécanisme de soutien" à la Grèce, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Georges Pétalotis.

Le marché attend donc une amélioration des comptes publics grecs, dont l'état de délabrement rend peu attractif la dette grecque. Cette dernière "cumule tous les problèmes", selon René Defossez de Natixis cité par l'AFP (Agence France Presse), car "elle est peu liquide, mal notée par les agences financières et les statistiques officielles grecques ne sont pas très fiables".

Recours au plan d'aide européen

La réunion prévue lundi entre le gouvernement grec, l'Union européenne et le FMI (Fonds monétaire international) - probable prélude à une activation du plan d'aide européen - a été reportée à mercredi, pour cause de trafic aérien paralysé en Europe.

Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a indiqué ce lundi que si "l'intérêt du pays l'impose", il recourra "sans hésitation" au plan d'aide européen.

Ce plan prévoit des prêts pour un montant de 30 milliards d'euros à Athènes au taux de 5%, soit moins que le marché. Plus les taux du marché augmentent, plus la Grèce devrait donc être tenté d'accepter le plan européen, qui permettra par ailleurs d'éloigner le risque de défaut du pays, en tout cas cette année.

L'Etat grec fera son retour sur les marchés mardi, avec une émission de titres à trois mois afin de lever 1,5 milliard d'euros.