Sommet de crise pour la zone euro

Par latribune.fr  |   |  479  mots
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Les dirigeants de la zone euro se sont réunis en sommet ce vendredi soir pour tenter de juguler la crise grecque et redonner confiance aux marchés. Ils se disent prêts à réaliser "si nécessaire" des économies budgétaires "additionnelles" pour remplir leurs objectifs de réduction des déficits. Ils ont discuté de créer un fonds spécial de défense de la zone euro.

Les dirigeants de la zone euro se sont réunis en sommet ce vendredi soir pour juguler la crise grecque et couper court à une éventuelle contagion du scénario grec à d'autres pays de la zone. Ils se disent prêts à réaliser des économies budgétaires "additionnelles" pour remplir leurs objectifs de réduction des déficits.

"Les pays de la zone euro dans leur ensemble, et pas seulement la Grèce, doivent revenir rapidement dans les limites du pacte de stabilité et de croissance, dont les règles doivent être renforcées, a déclaré vendredi Angela Merkel.

Les dirigeants de la zone euro ont aussi discuté de la mise en place d'un mécanisme pour défendre leur monnaie et leurs pays membres, face aux attaques sur les marchés financiers. Le montant d'un tel fonds de soutien auquel pourraient contribuer la Commission européenne et la Banque centrale européenne, pourrait dépasser les 70 à 100 milliards d'euros.

Cette réunion avait pour but de poser les jalons d'un durcissement de la discipline budgétaire et d'une réforme de l'Union monétaire. Elle devait aussi formaliser le plan de sauvetage de 110 milliards d'euros convenu avec le FMI pour sauver l'Etat grec de la banqueroute. Les dirigeants de la zone euro devraient aussi plaider pour une meilleure régulation des marchés financiers et discuter de l'idée de créer une agence de notation européenne, face aux organismes américains accusés de jeter de l'huile sur le feu.

Les chefs de file de la zone ont récemment été très critiqués pour leurs lenteurs dans la gestion de la crise grecque, en raison notamment des réticences allemandes. Se présente désormais "une chance historique ", selon les termes du Premier ministre démissionnaire belge Yves Leterme, pour instaurer une gouvernance économique renforcée.

Mécanisme de mise en faillite des Etats

Le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont notamment plaidé jeudi pour un durcissement du Pacte de stabilité, qui encadre la surveillance des déficits. Cela passera par "des sanctions plus efficaces" mais aussi par une meilleure harmonisation des budgets nationaux, ont-ils dit.

L'Allemagne insiste surtout pour que les pays laxistes puissent être privés de certaines subventions européennes, de droits de vote dans l'Union européenne et qu'un mécanisme de mise en faillite des Etats soit prévu.

Signe que les turbulences sont sérieuses, les ministres des Finances des grands pays industrialisés du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon) ont prévu de se consulter par téléphone dans la journée.

Pour l'heure, les Bourses et la monnaie européenne plongent, et le taux auquel l'Etat grec doit emprunter sur les marchés à dix ans a atteint vendredi matin un nouveau record historique à plus de 12%.