Le ciel espagnol sens dessus dessous

Par latribune.fr  |   |  330  mots
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Après avoir appelé l'armée à la rescousse pour remplacer les contrôleurs aériens qui ont brutalement arrêté de travailler vendredi soir, le gouvernement espagnol décrète l'état d'urgence. Cette mesure oblige les fonctionnaires à reprendre le travail sous peine de prison.

Le bras de fer entre le gouvernement et les contrôleurs aériens s'est à nouveau tendu ce samedi midi. Le Premier ministre socialiste, Jose Luis Zapatero a décrété l'état d'urgence, imposant de facto aux contrôleurs aériens de reprendre le travail sous peine d'aller en prison.

Un peu plus tôt dans la matinée, le gouvernement avait mis en place un premier dispositif d'urgence en demandant aux militaires d'assurer le contrôle de l'espace aérien espagnol. Il s'agissait pour Madrid d'apporter une réponse immédiate à l'arrêt de travail des aiguilleurs du ciel décidé vendredi en fin d'après-midi sans aucun préavis.  La décision des contrôleurs aériens a provoqué la colère du gouvernement. Il faut dire que ce vendredi était l'un des plus chargés de l'année en Espagne. 250.000 personnes devaient prendre l'avion pour profiter d'un week-end de cinq jours. Et dès vendredi, les compagnies du pays ont été contraintes de clouer au sol la quasi totalité de leurs avions. Iberia par exemple a annoncé qu'elle annulait tous ses vols au moins jusqu'à samedi matin.

Les contrôleurs aériens sont en conflit avec la direction des aéroports AENA pour des questions liées à l'évolution de leurs salaires et de leurs conditions de travail. Mais ce débrayage intervient surtout quelques heures après que le gouvernement eut annoncé qu'il allait se défaire de 49% des parts d'AENA. Pour les fonctionnaires du contrôle aérien, il s'agit clairement d'une remise en cause à terme de leur statut d'agents de la fonction publique.

En décrétant l'état d'urgence, le Premier ministre espagnol montre qu'il ne compte pas céder au coup de force des aiguilleurs du ciel. Ces derniers ont en effet contourné la législation pour donner plus d'ampleur à leur mouvement. Officiellement, ils ne sont pas en grève. Ils ont pris des congés maladie pour cesser collectivement le travail.