Les Français invités à quitter la Côte d'Ivoire "par précaution"

Par latribune.fr  |   |  531  mots
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Devant l'enlisement de la situation en Côte d'Ivoire, le gouvernement français préfère demander à ses ressortissants présents là-bas de quitter le pays. Provisoirement.

"Tous les Français qui le peuvent" sont invités à "quitter provisoirement la Côte d'Ivoire", a déclaré le porte-parole du gouvernement, François Baroin, ce mercredi à l'issue du conseil des ministres. Avant ce dernier, Nicolas Sarkoy avait tenu une réunion sur la situation en Côte d'Ivoire.

Cette recommandation, prise par "précaution " et "prudence", s'adresse aux quelque 15.000 Français présents dans le pays. Mais la France n'est pas la seule à s'inquiéter de la tournure des événements. L'Allemagne a elle aussi émis la même recommandation à ses ressortissants. Dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères allemand prévient que la "détérioration de la sécurité, ainsi que de nouveaux affrontements et des explosions de violence sont prévisibles après que les deux candidats (...) se soient déclarés vainqueur et se présentent comme le président" de la république.

Chaque jour, la situation se dégrade davantage en Côte d'Ivoire. Laurent Gbagbo refuse la défaite aux élections et reste sourd aux appels de la communauté internationale. Il a réaffirmé mardi être le "président de la République" de la Côte d'Ivoire tout en étant disposé à discuter avec son adversaire Alassane Ouattara, sorti vainqueur des urnes le 28 novembre dernier. Ce dernier, soutenu par la communauté internationale, a réclamé lundi aux Nations-Unies de renforcer son mandat de maintien de la paix.

L'Union européenne tente de faire pression en imposant des restrictions de déplacement à dix-neuf responsables ivoiriens et Laurent Gbagbo lui-même. D'après l'ONU, présente sur place, 50 personnes ont déjà été tuées.

Par ailleurs, la Banque mondiale a indiqué avoir gelé les financements de la Côte d'Ivoire. "J'ai aussi discuté avec le président (malien, Amadou Toumani) Touré, de la nécessité pour les banques centrales, avec l'Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine) de geler également les prêts, ce qu'ils ont fait", a expliqué  Robert Zoellick le patron de la Banque mondiale ce mercredi à l'issue de la réunion avec Nicolas Sarkozy. Pour les autres pays africains, y compris le Mali, la Côte d'Ivoire est un partenaire économique majeur. Aussi, sommes-nous, à la Banque mondiale, en train de travailler avec la banque africaine de développement, pour suivre l'initiative de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), car il y a pour eux aussi un immense enjeu économique et démocratique", a également déclaré Robert Zoellick.

Plus tard dans la journée, Guillaume Soro, le premier ministre d'Alassane Ouattara, a appelé dans la journée le Conseil de sécurité des Nations unies à envisager la force pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir. "Après les sanctions qui n'ont pas produit d'effet, il n'y a qu'une solution qui reste, celle de la force. Et je demande au Conseil de sécurité des Nations unies, à l'Union européenne et la Cedeao d'envisager la force", a-t-il dit sur la chaîne i>Télé. Alassane Ouattara a rejetté l'idée lancée par Gbagbo de faire venir un comité d'évaluation international chargé de vérifier les résultats du scrutin.