Assainir ses finances en taxant les touristes ?

Par L.J.B.  |   |  329  mots
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En Europe, de plus en plus de municipalités cherchent à compenser la baisse de leurs recettes fiscales en imposant les touristes. Après Berlin et Cologne, Venise songe à instaurer cet octroi d'un nouveau genre.

Venise réfléchit depuis l'automne dernier à introduire une taxe journalière d'un euro pour les touristes, qui arriveraient en bateaux de croisière, par train et par avion, le tout avec la bénédiction du président du conseil. Lors d'une émission télévisée mardi soir, Silvio Berlusconi a estimé "absolument logique" l'introduction d'une telle taxe touristique.

Le gouvernement italien a en effet un projet qui permettrait aux autorités municipales vénitiennes de lever cet impôt. Le dossier est défendu par le Ministre des administrations publiques et de l'innovation, un Vénitien. Il s'agit de soutenir les finances chancelantes de la Sérénissime, comme l'a déclaré ce mercredi le maire de la ville, Giorgio Orsoni. Venise reçoit environ 20 millions de touristes par an.

 

Florence réfléchit également à adopter une mesure du même ordre. Avant ces villes touristiques italiennes, ce sont les municipalités allemandes qui avaient adopté ce principe. Weimar prélève ainsi une dîme sur les touristes depuis 2005. Et Cologne, depuis 2010. Cette dernière ville a institué une taxe de 5% sur les chambres d'hôtel afin de remplir ses coffres, désespérément vides en raison de la crise. Cologne prévoit de récupérer jusqu'à 20 millions d'euros par an de cette façon.

Dans ces deux villes allemandes, cet "impôt" sur le tourisme est destiné à aider la culture. De son côté, Berlin réfléchit à mettre en place une taxe, qui, selon le ministre de l'économie de la ville, consisterait en un prélèvement forfaitaire d'un euro cinquante par nuit pour chaque visiteur.

 

Venise, qui doit faire face non seulement à une crise économique mais aussi à de coûteux travaux de réhabilitation de ses bâtiments qui menacent ruine, avait déjà, ces derniers mois, décidé de vendre des espaces publicitaires, y compris sur le Pont des Soupirs - ce qui avait créé la polémique...