Combler une petite partie du déficit budgétaire de leur Land (la ville est aussi un Land, ndr) en taxant les touristes, telle est l'idée dont débattent en ce moment les élus berlinois. Sur le principe, la majorité pilotée par le maire et ministre président de Berlin, Klaus Wowereit semble d'accord. "J'estime qu'il est important que les touristes puissent contribuer à l'entretien des infrastructures de la capitale" souligne ainsi son adjoint aux Finances Ulrich Nussbaum.
Entre 1 et 1,50 euros par nuit passée dans les hôtels berlinois
La taxe serait levée par les hôteliers. Elle ne concernerait donc pas les touristes qui séjournent chez des proches. Seul le montant de cette taxe divise encore les élus. Les Verts défendent l'idée d'une contribution proportionnelle au coût du séjour afin de taxer davantage les touristes séjournant dans les hôtels de luxe. Harald Wolf, le chef de file du parti de gauche -Die Linke -, qui a la charge des affaires économiques du Land, penche plutôt pour un forfait de 1 à 1,50 euro par nuit.
Weimar et Cologne sont les seules villes allemandes qui taxent aujourd'hui les touristes
Berlin ne serait pas la première ville d'Allemagne à instituer une taxe de séjour.Weimar a ouvert le bal fiscal en 2005, suivi voici quelques mois par Cologne. Mais la capitale allemande serait le premier Land allemand à transformer ses visiteurs en contribuables. Par ailleurs, cette fiscalité aurait un impact nettement supérieur dans la mesure où Berlin est de loin la ville la plus visitée du pays.
Au mois d'août, la ville a recensé 817.000 visiteurs, battant le précédent record enregistré un mois plus tôt. Sur les sept premiers mois de l'année, le nombre de nuitées (5,7 millions) est en progression de 16,4% par rapport à 2009.
Cette taxe pourrait rapporter jusqu'à 30 millions d'euros par an
Si la proposition d'Harald Wolf est retenue, ce nouvel impôt devrait rapporter de 20 à 30 millions d'euros par an. Une goutte d'eau comparée à l'ensemble des recettes fiscales du Land (9 milliards d'euros).
Les élus berlinois s'attendent à des réactions hostiles de la part des hôteliers de leur ville. Mais ils ont un argument imparable à leur disposition : le 1er janvier dernier, ces derniers ont bénéficié d'une baisse de la TVA qui est passée de 19% à 7%. Et de souligner, que rien ne les oblige à répercuter cette taxe dans le prix des chambres.