Michel Barnier soutient la proposition d'une taxe Tobin au G20

Par Sophie Rolland, avec Reuters  |   |  493  mots
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Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur, a déclaré que c'était une "bonne idée".

La France, qui a pris la présidence du G20 la semaine dernière, va essayer de faire adopter une taxe mondiale sur les transactions financières, a déclaré Christine Lagarde dans un entretien accordé à La Tribune (lundi 31 janvier). " C'est un travail que nous entamons avec les Allemands et nous voulons former une coalition des pionniers, mais il faut admettre que nombre de pays sont aujourd'hui très rétifs. Cette taxe pourrait prendre la forme d'une transaction sur les changes, car c'est ce qu'il y a de plus identifiable et de plus traçable", expliquait-elle. La France a annoncé un programme en trois volets pour sa présidence du G20, à savoir limiter la volatilité des matières premières, trouver des idées pour un nouveau système de Bretton Woods sur les questions monétaires et refondre les règles de gouvernance économique.

Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur, a estimé ce mardi qu'il s'agissait d'une "bonne idée". Dans un entretien accordé au Süddeutsche Zeitung, il estime que "c'est seulement une fois qu'il y a un consensus sur le principe qu'on peut ensuite parler de l'ampleur". Il précise également que toute taxe de ce type doit être mise en place dans le monde entier.

La semaine dernière, le chancelier autrichien, Werner Faymann, avait appelé l'Allemagne à peser de tout son poids pour soutenir l'idée d'une taxe sur les transactions financières visant à limiter la spéculation excessive des marchés. Depuis le début de la crise financière, l'idée d'une "taxe Tobin" a retrouvé du crédit, ses partisans voulant empêcher l'explosion de la spéculation qui consiste souvent à parier sur des effets de levier et qui apporte peu de bénéfices à l'économie. Les opposants à une telle taxe estiment à l'inverse que ces contraintes pénalisent tout le monde et ajoutent que les spéculateurs apportent un service très utile en améliorant la liquidité des marchés financiers.

Alors que la semaine dernière à Davos; les reponsables des plus grandes institutions financières ont appelé à une régulation moins contraignante, Michel Barnier plaide, dans le Süddeutsche Zeitung, pour un "contrôle sévère" des banques "en Europe, voire encore mieux dans le monde". Pour lui, "il ne peut plus y avoir pour les banques de "business as usual". Les contribuables et les citoyens ne nous le pardonneraient pas. Les banques doivent comprendre qu'elles devront se soumettre au nouveau système" de régulation". Plusieurs pistes sont à explorer, parmi lesquelles "améliorer le contrôle interne et externe" des établissements, "établir des règles sur la manière dont une banque doit être démantelée ou dissoute si elle se trouve en difficultés", et "réguler les agences de notation, les fonds spéculatifs et les rémunérations". Il se dit "fermement décidé à mettre en application tous ces projets". A bon entendeur...