La croissance turque devrait avoir progressé plus que prévu en 2010

Par Céline Jeancourt-Galignani  |   |  401  mots
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Alors que le gouvernement turc avait prévu initialement une croissance du PIB de 6,8% pour 2010, le ministre du Commerce vient d'annoncer qu'elle serait plutôt de 8%.

De quoi faire rêver bien des Européens. La Turquie devrait enregistrer pour 2010 un taux de croissance digne d?un grand pays émergent tel que l?Inde. Pour 2010, en effet, il atteindra certainement 8%, selon le nouveau pronostic officiel, alors que les autorités l?attendaient initialement à 6,8%.

 

Selon les économistes du pays, cette performance n?est pas surprenante. La vigueur de la demande intérieure et l?augmentation de 16,8% de la production industrielle en décembre laissaient déjà envisager un indicateur de croissance supérieur aux estimations d?Ankara.

 

Une bénédiction pour l?Europe

 

Si l?Europe ne veut faire de la Turquie qu?un "partenaire privilégié", selon l?expression de la chancelière allemande, Angela Merkel, et non pas un membre à part entière, l?économie européenne aurait cependant tout à gagner de liens plus étroits avec cette nouvelle puissance émergente à ses portes.

 

Fort de 75 millions d?habitants, le marché turc revêt bien des attraits. Les banques européennes ne s?y sont pas trompées, comme les constructeurs automobiles ou les assureurs, qui se sont installés sur place. Au delà du marché intérieur, la Turquie offre, à deux pas de l?Europe, la possibilité de faire fabriquer, à des coûts modestes, par une main d??uvre qualifiée, des produits qui peuvent être livrés en un clin d??il au marché européen. Bref, pour toutes ces raisons, comme l?a dit le président d'Euro RSCG en Turquie, Levent Erden, sur BFM, "dans très peu de temps, ce ne sera pas la Turquie qui aura besoin de l?Europe, mais l?Europe qui aura besoin de la Turquie." Candidate à l?Union européenne, la Turquie est de plus en plus lasse de la lenteur des négociations et des difficultés que lui font certains membres, France et Allemagne en tête.

 

Une référence pour d?autres pays de la région

 

 

"Last but not least", la Turquie peut, en ces temps de révolte sur l?autre rive de la Méditerranée, servir de référence à l?Egypte. En effet, le pays a su conjuguer croissance et démocratie. Pays laïc avec une population de 85% de musulmans, gouverné par des islamo-conservateurs qui ont su partager la croissance, la Turquie peut servir de troisième voie, entre la dictature militaire et un régime islamiste.