Augmenter les salaires ? "La dernière des bêtises à faire" prévient Trichet

Par latribune.fr  |   |  291  mots
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Invité ce dimanche sur Europe 1, le président de la BCE a mis en garde les partenaires sociaux qui, notamment en Allemagne, justifient la fin de la modération salariale en invoquant la hausse des prix.

Augmenter les salaires en réaction à la poussée inflationniste actuelle serait "la dernière des bêtises à faire", a déclaré ce dimanche sur Europe 1, le président de la Banque centrale européenne (BCE). L'inflation dans la zone euro a atteint 2,4% sur un an en janvier, son plus haut niveau depuis fin 2008, en raison notamment de la hausse forte et rapide des prix de l'énergie et des matières premières agricoles.

Cette poussée inflationniste alimente les revendications salariales, en particulier en Allemagne où des années de modération ont contribué à faire baisser rapidement le chômage ces deux dernières années. "Nous ne pouvons rien contre une augmentation immédiate des prix du pétrole ou des matières premières mais, en revanche, nous devons éviter à tout prix ce que nous appelons les effets de second tour, c'est-à-dire le fait que les autres prix se mettent à bouger et s'installent à un niveau supérieur, qui ne serait pas conforme à notre définition", a expliqué Jean-Claude Trichet.

Et le patron de la BCE d'ajouter : "Je pense à l'ensemble des autres prix, y compris bien entendu aux salaires, et nous disons aux partenaires sociaux : 'considérez que nous sommes là précisément, dans une perspective de moyen et long terme, pour assurer la stabilité des prix en ligne avec notre définition'". La BCE se fixe pour objectif de maintenir l'inflation à moyen terme légèrement en dessous de 2%. Jean-Claude Trichet a également rappelé que l'inflation dans la zone euro avait été tout juste inférieure à 2% en moyenne sur les 12 dernières années. Voilà pourquoi, selon lui, "c'est une erreur que de prendre pour le niveau des prix permanent ce qui est une bosse".